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COUCHES SUPPLÉMENTAIRES

Quatrièmement, enfin, l’arceau circulaire perturbe l’écoulement du flux d’air, en particulier devant la prise d’air moteur située au-dessus du casque du pilote.

Pour limiter les turbulences ainsi créées, la FIA a autorisé les écuries à ajouter de petits déflecteurs aérodynamiques autour du halo, dans un rayon de 2 centimètres.

Lors des tests menés à Abou Dhabi pour le compte de Pirelli la semaine passée, on a pu observer deux interprétations de cette règle.

McLaren, tout d’abord, a fixé sur l’arceau un déflecteur à triple plan, qui capture le flux d’air et le dirige vers le bas, afin de ne pas trop perturber l’alimentation du moteur en air frais et de limiter la séparation du flux – soit le même objectif que les sept générateurs de vortex vus sur la Haas le vendredi du Grand Prix. De forme triangulaire, ces appendices produisent de petits tourbillons qui ajoutent de la vitesse à la couche limite. En les plaçant près de la zone de séparation attendue, la vitesse supplémentaire retarde le détachement du flux et, dès lors, la traînée.

Dans le même esprit, Toro Rosso a utilisé un déflecteur très proche de celui équipant la McLaren, mais à un seul plan.

CARÉNAGE INTÉGRAL

L’écurie Sauber, quant à elle, a pris un autre chemin, en carénant la totalité du halo. Comme on le voit ci-dessous, les montant latéraux sont plus épais (comparez flèches rouges), alors que le pilier central est davantage profilé (flèches jaunes), tout comme sa base (flèches bleues). L’épaisseur de la zone située devant le casque du pilote n’est plus uniforme, mais elle varie sensiblement, comme l’indiquent les flèches blanches sur la dernière image.

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Les défis ne sont pas minces et donnent des cheveux blancs à la matière grise des bureaux d’études. Mais ils seront relevés et la sécurité améliorée. Si l’œil aura plus de mal à se faire à cet écran placé entre le spectateur et le pilote, son impact sur la compétition elle-même sera pourtant très limité :

“Les voitures seront moins belles l’an prochain, analyse Daniel Ricciardo, mais quand les voitures ont changé d’apparence entre 2008 et 2009, elles n’étaient pas très jolies non plus, mais les fans ont fini par s’habituer à ces ailerons étroit et très hauts. C’est pareil pour le halo: les gens vont s’y habituer. Le but est d’éviter les accidents rares : si une pièce vole, le halo peut empêcher un incident fatal.”

“On a tendance à oublier que la F1 est un sport dangereux, puisqu’il y a peu de morts. Le halo ne modifiera rien à l’adrénaline du sport, à l’excitation qu’il apporte. La seule chose qu’il fait, c’est de nous protéger d’un accident bizarre. Il ne change rien à la course en elle-même.”

La voix de la raison ?

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