Auto-Union

Tout commence en 1932 quand Audi, DKW, Horch et Wanderer décident d’unir leurs forces pour survivre à la crise et rivaliser avec Mercedes-Benz sur le marché. Auto Union venait d’être créé. Gravitant déjà autour du groupe, on retrouve un ingénieur autrichien, un certain Ferdinand Porsche.

Le Professeur Porsche connait bien Adolf Hitler, lequel connait également bien le pilote Hans Stuck. Déjà quelques années auparavant, le futur dictateur avait promis au Bergkönig de lui fournir une voiture compétitive s’il accédait au pouvoir. Et dès 1933, 250.000 Reichmarks (soit l’équivalent de 830.000 euros, une somme colossale pour l’époque) sont débloqués pour permettre à Porsche de s’offrir les moyens nécessaires afin de créer la voiture de ses rêves. Stuck sera le pilote de pointe de l’équipe. CQFD !

Sur base du projet P-Wagen, la Type A apparait sur l’effrayant tracé de l’AVUS à Berlin en mars 1934. Alors que la Mercedes W25 propose une technique relativement conservatrice, l’Auto Union est l’objet de tous les regards avec son moteur V16 ( !) à compresseur à 45° placé en position centrale arrière. Certes, ce n’est pas la première voiture à s’appuyer sur une technologie de ce type, mais c’est la première à connaître un véritable succès à travers le monde. Cette architecture tombera dans l’oubli avant d’être reprise après la guerre par les racers 500, puis surtout par les Cooper et les Lotus. Le réservoir d’essence est également placé derrière le pilote afin de ne pas perturber le comportement de l’auto. Pour ses débuts, la voiture offre 295 chevaux pour une vitesse de pointe de 280 km/h. Si sa puissance et son accélération sont des atouts indéniables, la Silberfeil pèche par une maniabilité très délicate. Bref, ça ne rigole pas.

L’année commence sur les chapeaux de roues pour l’équipe de Porsche puisque Hans Stuck remporte les Grands Prix d’Allemagne, de Suisse et de Tchécoslovaquie. Le père de Hans-Joachim est également titré champion européen de course de côte. En 1935, la puissance passe à 370 chevaux tandis que la cylindrée atteint cinq litres. L’étoile montante dans le team n’est autre que Bernd Rosemeyer, l’ancien motard venu tout droit du clan NSU. Rosemeyer, qui se plaît à se moquer du pouvoir nazi en place, gagnera sa première course lors du Grand Prix de Mazaryk (qui deviendra Brno plusieurs décennies plus tard) avant d’offrir à Auto Union son premier titre de champion d’Europe dès l’année suivante. Il est vrai que Mercedes s’était retirée à la mi-saison. Les Flèches d’Argent enchaîneront de nombreuses victoires, jusqu’à celle de Tazio Nuvolari le 3 septembre 1939 à Belgrade, date à laquelle les Alliés déclareront la guerre à l’Allemagne nazie.

Après la guerre, les Soviétiques s’empareront des bolides qui ont survécu au conflit. Malheureusement, Staline n’aimait pas le sport automobile et les voitures seront transformées en ustensiles ménagers ! Drôle de destin pour ces bolides qui ont marqué les puristes, mais qui ont eu le temps de tracer la voie à tant de descendantes aussi mythiques.

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