L’ancien président-directeur général de Renault Sport F1, Jean-Michel Jalinier, reconnaît que le motoriste français a manqué de moyens – humains et financiers – par rapport à Mercedes dans la conception de son V6 turbo hybride.

« A voir Ferrari et Renault faire plus ou moins jeu égal, et Mercedes si loin devant, ma première analyse concerne les moyens, quelques qu’ils soient« , explique Jalinier, prié de partir à la retraite après la première partie de saison difficile connue par Renault, à Auto Hebdo.

« Mercedes a placé la barre très haut d’entrée de jeu. Dans les investissements en argent, en hommes et en technologie. Il est arrivé beaucoup mieux préparé que les Italiens et nous, qui sommes restés sur des niveaux d’investissements connus et pratiqués sur les projets précédents. »

« Nous entendions évidemment parler dans le paddock d’un niveau d’investissement colossal, ajoute-t-il, démesuré à nos yeux, mais fallait-il croire la rumeur ? Elle était pourtant vraie… Alors non, en termes de moyens mis dans ce projet, il est clair que nous n’étions pas au niveau, comme Ferrari du reste. »

« Nous sommes 320 personnes, avec les sous-traitants détachés, à travailler sur le site de Viry. Chez Mercedes, il y eut jusqu’à 1.250 personnes châssis et moteurs confondus, que l’on peut diviser entre 750 au châssis et 500 au moteur. Avec plus de moyens, il est évident que l’on peut ne pas se cantonner à une solution mais à deux voire trois, mises en parallèle durant la phase de développement. »

« C’est une force considérable pour aboutir à la bonne solution, forcément la meilleure. Si l’on applique ce principe à tous les systèmes clés du projet, il y a de quoi débarquer au premier Grand Prix avec un niveau de préparation, de performance et de fiabilité particulièrement élevé. De notre côté, nous avons mené un projet tout à fait correct dans son timing compte tenu des moyens mis à notre disposition. »

Jalinier, remplacé par Cyril Abiteboul, avoue aussi que Renault aurait dû concentrer tous ses moyens sur Red Bull dès le départ, sans tenir compte des exigences de ses autres écuries clientes.

« L’avantage dont Mercedes dispose est d’avoir optimisé une version châssis/moteur spécifiquement Mercedes GP, sa propre équipe, que les écuries clientes (Williams, Force India et McLaren, ndlr) doivent utiliser telle que, ou soit adapter selon leurs propres besoins et à leurs propres risques. »

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