La Formule 1 reste l’un des sports les plus regardés de la planète – malgré ses imperfections et ses crises récentes. Nous nous sommes demandé pourquoi nous aimons (encore) autant ce sport à nul autre pareil. Les réponses varient parmi les membres de la rédaction… Voici le troisième épisode de notre série de l’été.

© WRi2

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TOMBÉ DANS LA MARMITE

Si je suis tombé dans la marmite de la Formule 1 étant petit, ce n’est pas vraiment de ma faute. Je dois reconnaître que je suis né dans une famille de passionnés purs et durs. Sans m’attarder dans les détails, ils étaient eux-mêmes « pratiquants ». Je ne pouvais donc pas échapper à mon intégration dans la secte généalogique. Pour reprendre une expression chère à notre rédac’ chef Pierre, j’ai été « bien éduqué » avec un grand-père fan de Mike Hawthorn qui m’a tout enseigné de A à Z, du nom des moyeux utilisés par les Vanwall au bruit émis par le compresseur des Mercedes W25 d’avant-guerre. Autant dire que les dimanches après-midi passés devant TF1 ou la RTBF [la chaîne nationale belge] étaient sacrés. Je n’ai certes pas connu l’époque dorée où la Formule 1 était encore dangereuse et où le sexe était toujours sans risque. Soyons francs : ma puberté n’avait pas encore débuté quand Michael Schumacher a remporté son dernier titre. Tiens, c’est d’ailleurs un poster du fameux Grand Prix de Belgique 2004 qui trône au-dessus de mon plumard…

Pour reprendre une expression chère à notre rédac’ chef Pierre, j’ai été “bien éduqué” avec un grand-père fan de Mike Hawthorn qui m’a tout enseigné de A à Z, du nom des moyeux utilisés par les Vanwall au bruit émis par le compresseur des Mercedes W25 d’avant-guerre

Pourquoi suis-je en train de radoter autant sur Schumi et sur une époque où la Formule 1 était d’un ennui mortel, me direz-vous ? Parce que je fais partie de cette génération qui a grandi au son des V10 mais aussi avec des idoles (un peu) moins « corporate » qu’aujourd’hui. Qu’on l’aime ou non, Schumacher en était une, mais Juan Pablo Montoya, Mika Häkkinen, Kimi Räikkönen ou encore Eddie Irvine n’avaient pas à rougir. Juan m’impressionnait par son caractère de m…, Mika me touchait quand il versait quelques larmes sur le podium, Kimi me fascinait par son tempérament glacial, et Eddie me faisait tout simplement marrer. Les monoplaces étaient aussi belles les unes que les autres avec leur propre identité. Qu’il s’agisse de la Ferrari, de la McLaren, de la Benetton ou de la Jaguar : toutes les voitures avaient un petit quelque chose de différent entre elles. Et puis, il y avait le hurlement assourdissant des V10 de 3 litres. Lors de ma première visite à Spa pour mes 6 ans, mes pauvres oreilles en ont pris un sacré coup !

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