1993

McLaren, lâché par Honda, n’a pu se rabattre que sur un Ford client, moins évolué que celui qui équipe la Benetton de Schumacher. Prost et sa Williams-Renault semblent jouer dans une autre pièce. Senna, très mécontent, a menacé de prendre une année sabbatique. Du coup, outre l’attraction Michael Andretti, débarqué tout droit des USA et de l’IndyCar, Ron Dennis a engagé Häkkinen, qui sera longtemps le dindon de la farce.

Facile vainqueur à Kyalami devant son éternel rival, Alain se place en pole avec autorité : son lieutenant Hill est à près d’une seconde, Senna troisième à 1 »8 mais devant Schumacher.

1993-2357434-michael-andretti-a-interlagos-bresil-en-1993

Cela aurait pu très mal se terminer, dès le premier virage, entre Andretti (en l’air) et Berger. Vlabadaboum !

Après un départ marqué par un violent accrochage entre le fils de Mario et la Ferrari de Berger, Ayrton s’est infiltré entre les deux FW15C. Repris par Damon, harcelé par Michael, il écope de dix secondes de pénalité pour avoir dépassé sous drapeaux jaunes. Ce n’est pas cette fois qu’il rééditera son succès de 1991. Sauf que…

Sauf qu’au 26e tour, l’orage éclate. Prost va rentrer au stand pour monter des pneus pluie quand, peut-être perturbé par le tête-à-queue de Christian Fittipaldi, il part lui aussi à la faute, tape la Minardi et échoue définitivement dans un bac à graviers.

La voiture de sécurité qui s’ensuit regroupe le peloton. A la relance, Hill est premier devant Senna. Le bitume s’assèche, le Pauliste monte des slicks un tour avant l’Anglais qui ressort sous son nez mais loupe une trajectoire. La McLaren est passée, et va rester devant.

1993-tumblr_nrkswhdjnn1ubozlfo1_1280

Prost, victime d’une piste grasse. Le professeur est peu sujet à ce type d’erreur mais il déteste la pluie.

Un public ivre de bonheur envahit la piste où son champion boucle son tour d’honneur un drapeau brésilien à la main. Tout le monde veut le toucher. Il faudra l’évacuer sous bonne escorte pour l’amener sur le podium, où il tombe dans les bras d’une autre légende : Juan Manuel Fangio. Le voilà leader au classement général. Qui l’eut cru ? Et Donington s’annonce…

1993-819027-ayrton-senna-au-grand-prix-du-bresil-950x0-2

Celle-ci est encore plus belle que celle de 91. Sans-faute dans des conditions difficiles. Chapeau, l’artiste !

Réagir à cet article