ServozGavin Montage

#5 Johnny Servoz-Gavin (1967-1970)

On ne saura jamais vraiment pourquoi Johnny Servoz-Gavin a brutalement claqué la porte de la F1 à l’issue d’une qualification ratée lors du Grand Prix de Monaco 1970. Officiellement, Georges-Francis (son vrai prénom) s’est mal remis d’une branche reçue dans l’œil lors d’une sortie tout-terrain pendant l’hiver. Mais il se dit que la peur de tromper la Mort lors de chaque week-end de course l’aurait poussé à raccrocher.

Le jeune isérois détonnait dans le paddock avec sa grande silhouette blonde et son côté bohème qui ne laissaient pas les filles indifférentes. Après un début de carrière en rallye, il loupe de peu le Volant Elf mais explose au volant d’une Brabham privée en F3 nationale. Il n’en faut pas plus pour que Matra l’enrôle et lui permette de décrocher le titre. La bande à Lagardère débarque en F1 en 1967. Johnny est logiquement du voyage aux côtés de Jean-Pierre Beltoise. Pour cette première année d’apprentissage, l’équipe engage des MS5 de Formule 2. Monaco marque les trois coups de la saison des Bleus, et Servoz-Gavin est le seul Matra boy à se qualifier ! « Bloody fast », comme diraient les Anglais…

Pour cette première année d’apprentissage, l’équipe engage des MS5 de Formule 2. Monaco marque les trois coups de la saison des Bleus, et Servoz-Gavin est le seul Matra boy à se qualifier !

C’est néanmoins la cata en course avec  un abandon dès le premier tour sur panne d’alimentation. Comme prévu, la suite de la saison sera sans relief. En 68, Johnny est de retour en Principauté où il remplace Jackie Stewart, blessé au poignet. La démonstration du casque blanc va alors débuter : il crée la sensation en qualifs en signant le deuxième chrono derrière Graham Hill. Le lendemain, il brûle la politesse au Britannique dès le départ ! Le festival va durer trois tours, jusqu’au moment où le Français capitule sur bris de suspension. Après une fugue chez Cooper à Rouen, il tiendra enfin sa revanche à Monza. Revenu au bercail, il va monter dans la hiérarchie au fil des tours pour rallier l’arrivée au deuxième rang.

Relégué au poste de pilote d’essais pour 1969 tout en courant en F2, il se charge de développer la MS84 à quatre roues motrices. Une vraie charrue avec laquelle le Grenoblois arrachera un point à Mosport. Le divorce entre Matra et Tyrrell lui permet alors de trouver une place chez l’oncle Ken pour 1970, où il montrera encore de belles choses avant de faire ses adieux à la F1.

Réagir à cet article