© XPB Images

UNE HISTOIRE DE GROS SOUS ?

Financièrement, par contre, la permutation peut se justifier. Il se dit que Honda contribue à hauteur de 80-100 millions de dollars au budget de McLaren. C’est cette somme qui est au centre des négociations.

Le management de Woking affirme pouvoir se passer de cette manne : avec de meilleurs résultats, l’équipe obtiendrait un “prize money” plus conséquent et attirerait plus facilement les sponsors. Cela reste à démontrer, mais il semble que Zak Brown soit parvenu à convaincre les actionnaires Mansour Ojjeh et le fonds de la famille royale du Bahreïn Mumtalakat de la viabilité de son plan.

Disponible en cas de divorce avec McLaren (sur le papier en tout cas), la somme intéresserait beaucoup Red Bull, qui aurait exigé une contribution financière du même ordre de la part de Honda en échange de son accord pour que sa filiale Toro Rosso lâche son V6 Renault.

C’est que la petite squadra coûte beaucoup d’argent à son propriétaire Dietrich Mateschitz : alors que Red Bull bénéficie de gros contrats de sponsoring (Mobil, TAG-Heuer, AT&T, Aston Martin…), Toro Rosso n’en a quasiment aucun.

Or, l’homme d’affaires autrichien a investi pas mal d’argent dans l’agrandissement de l’usine de Faenza et dans la rénovation de la soufflerie de Bicester, afin d’en faire une équipe techniquement indépendante de sa maison-mère, et donc susceptible d’intéresser les investisseurs. Comme ceux-ci ne se bousculent pas au portillon, les 100 millions de dollars de Honda lui permettraient d’alléger sa contribution.

Comme McLaren vis-à-vis de Honda (mais dans de moindres proportions), Red Bull a perdu foi en Renault. D’où l’intérêt de préparer le terrain avec un autre motoriste.

Le constructeur japonais aurait refusé ce plan cet été, et les négociations auraient été interrompues… avant de reprendre sous l’impulsion de Jean Todt (pour la FIA) et de Ross Brawn (pour Liberty). Christian Horner demanderait toujours un apport élevé, que Honda ne serait pas (encore ?) prêt à verser.

L’aspect financier joue donc un rôle certain (ce n’est pas pour rien que Christian Horner milite pour des moteurs moins chers), même si l’enjeu sportif n’est pas à écarter. Red Bull reste très critique à l’égard de Renault, et ne rate jamais une occasion de dénigrer son partenaire publiquement. Comme McLaren vis-à-vis de Honda (mais dans de moindres proportions), elle a perdu foi en Renault. D’où l’intérêt de préparer le terrain avec un autre motoriste.

Horner est sensible au fait que Honda ait accepté le concours de Ilmor, et espère que le V6 japonais sera un jour au niveau. Si tel est le cas, il n’y aurait plus qu’à l’installer dans la Red Bull en 2019.

Réagir à cet article