Voilà trente ans que le tortueux tracé magyar a brisé le rideau de fer. L’Hungaroring a la réputation d’un tortillard étroit où il est quasi impossible de doubler, et où les Grands Prix tournent à la procession. Ce n’est a priori pas le rendez-vous le plus passionnant du calendrier, mais force est d’admettre qu’on ne s’y est pas toujours ennuyé !
1986
Bernie voulait depuis des années une course dans un pays du bloc de l’Est. Il souhaitait Moscou, ce sera Budapest. L’accueil des pilotes est mitigé, ils trouvent la piste trop sinueuse, et forcément elle manque d’adhérence.
Les Brésiliens donnent le ton en qualifications avec Senna (Lotus-Renault) devant Piquet (Williams-Honda). L’épreuve va se résumer à un duel entre les deux hommes, qui mettront tout le monde à un tour et plus.
Nelson se sent défavorisé au sein de son équipe au profit de Nigel Mansell. Du coup, il s’est bien gardé de partager ses réglages avec l’Anglais et, lors du warm-up, fait du tourisme pour laisser croire à celui-ci qu’il a comblé son retard.
La victoire se joue à l’amorce du 57ème tour. En pneus plus frais, voilà plusieurs boucles que Nelson harcèle Ayrton. En bout de ligne droite des stands, où sa manœuvre a échoué deux tours plus tôt, il feinte à l’intérieur, se jette à l’extérieur, négocie la courbe « au frein à main » et se rabat devant le bolide noir et or. Un chef-d’oeuvre ! Le cadet ne lâchera rien mais devra se résigner au premier accessit devant Mansell à un tour, déboussolé. Le roublard Piquet, premier vainqueur derrière le rideau de fer, se relance complètement au championnat.
Le légendaire dépassement de Nelson Piquet sur Ayrton Senna.