Que nous réserve le Grand Prix de Malaisie ? Le retour au premier plan des Red Bull ? La confirmation de la supériorité des McLaren ? La revanche de Lewis Hamilton sur son équipier Jenson Button ? La concrétisation du potentiel des Lotus ? Bien malin qui pourrait le prédire.

Ce qui est certain en revanche, c’est que la course risque d’être… incertaine. Tous les Grands Prix qui se sont déroulés sur le tracé de Sepang ont effectivement été marqués par des péripéties sur et en dehors de la piste, tandis que la météo, mêlant fournaise et orages tropicaux, a fréquemment ajouté encore un peu de piment à la course.

1999 : le retour de Schumacher

Le Grand Prix de Malaisie est le théâtre du retour en Grand Prix de Michael Schumacher, forcé au repos après une jambe cassée au Grand Prix de Grande-Bretagne à Silverstone. Luca di Montezemolo a découvert que le pilote allemand, rétabli, rechignait à reprendre le volant pour se mettre au service de son équipier Eddie Irvine, alors en lutte pour le titre mondial contre Mika Häkkinen.

Le Baron rouge rappelle qui est le patron en signant la pole position avec 0,947 seconde d’avance sur l’Irlandais et plus d’une seconde pleine sur les autres concurrents ! En course, il cède le commandement à Irvine, engagement contractuel oblige, et contient la McLaren d’Häkkinen en bouchonnant. Si sa conduite pour le moins défensive émeut certains, c’est surtout le traitement de faveur accordé à Ferrari qui fait alors polémique : après avoir été exclus pour déflecteurs illégaux, les bolides rouges sont finalement déclarés conformes, au motif d’une tolérance de quelques millimètres subitement créée…

2001 : le Hollandais volant

L’édition 2001 est le moment de gloire de Jos Verstappen (qui n’était pas encore empêtré dans de sombres faits divers, voir le dernier numéro de F1i Magazine). Sous la pluie, le Néerlandais remonte de la dix-huitième position sur la grille au… sixième rang ! Et lorsque la safety car entre en action sous le déluge (Schumacher est alors sorti de la piste, c’est tout dire de l’adhérence précaire), Jos occupe une incroyable deuxième place. S’il doit la céder à Frentzen, qu’il avait dépassé sous drapeau jaune, il la récupère bien vite et l’occupe cinq tour durant, au volant d’une Arrows noire et orange peu habituée aux premiers rôles mais efficace sous les gouttes malaises. Hélas, la pluie cessant et le bitume s’asséchant, la hiérarchie technique reprend ses droits, et Verstappen rétrograde au septième rang final.

2003 : la première de Kimi !

Pour sa dix-neuvième course chez McLaren, Kimi Räikkönen enlève sa première victoire à Kuala Lumpur, faisant ainsi taire les sceptiques qui s’interrogeaient, après sa termne première campagne chez les Gris, sur le choix de Ron Dennis de préférer le taciturne Finlandais au prometteur Nick Heidfeld, alors pilote d’essais à Woking et protégé de Mercedes.

Qualifié seulement septième (Alonso avait décroché la pole – sa première – avec 0,9 seconde d’avance sur lui), il progresse rapidement dans la hiérarchie jusqu’à la deuxième place en profitant d’un accrochage entre Schumacher et Trulli ainqie que d’une défaillance électrique sur la MP4/17D de son équiper David Coulthard. Alonso rentre aux stands avant Iceman, qui l’emporte avec près de quarante secondes d’avance !

2009 : Button, vainqueur à moitié récompensé

Dès la fin du tour de formation, les nuages se font de plus en plus menaçants autour de la piste… A l’extinction des feux, Rosberg, en deuxième ligne, prend l’avantage sur les Toyota de Glock et Trulli et la Brawn GP de Button, détenteur de la pole. La pluie fait son apparition au 21e tour et ne cesse de s’amplifier : au 33e des 56 tours prévus, la course est interrompue par drapeau rouge.

Ayant réussi à surnager et à rester en piste malgré les conditions apocalyptiques, Button devient le cinquième pilote de l’histoire à remporter un Grand Prix doté de la moitié des points : les 75 % de la course n’ayant pas été effectués, seule la moitié des points a été distribuée, ce qui n’était alors plus arrivé depuis le Grand Prix d’Australie 1991.

2011 : la méthode Vettel

Comme lors de la manche d’ouverture du championnat à Melbourne, l’épreuve est remportée par Sebastian Vettel, Champion du monde en titre. Parti une nouvelle fois depuis la pole position (sur une grille de départ, pour les cinq premières places, identique à celle du Grand Prix précédent : Vettel, Hamilton, Webber, Button et Alonso !), l’Allemand mène la course pendant cinquante-quatre des cinquante-six tours de l’épreuve. Pas de suspense, mais la course présente un intérêt particulier.

De fait, alors que le Grand Prix d’Australie n’avait pas vraiment dégagé une image précise de la physionomie des courses depuis l’introduction des “nouvelles règles” (Pirelli, DRS et KERS), Sepang offre un aperçu de l’efficacité de l’aileron arrière mobile, officiellement responsable de 18 dépassements sur les 51 enregistrés le dimanche.

La manche malaise donne surtout une idée de ce qui sera le scénario type de la saison 2011 : Vettel, parti en pole, se bâtit un avantage solide durant les deux premiers tours (lors desquel le DRS ne peut être activé) pour ensuite contrôler la course…

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