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Ah, Zandvoort, ce superbe circuit serpentant les dunes d’une paisible station balnéaire en bord de Mer du Nord. En plus d’être situé dans un écrin surréaliste, le tracé batave était particulièrement apprécié et a offert quelques grands moments de F1 mais aussi d’inévitables drames. Les succès de Max Verstappen font aujourd’hui renaître l’espoir d’un retour au calendrier des Grands Prix… Vooruit ! (En avant !)

Qui aurait cru au début du siècle dernier que la vie des habitants de Zandvoort allait être à jamais chamboulée par le bruit des moteurs ? Mais c’est bien connu, la clientèle bourgeoise qui prenait du bon temps sur le sable fin de cette station balnéaire était friande d’avant-gardisme, dont faisaient partie les sports mécaniques. Plusieurs courses d’exhibition réservées aux voitures de tourisme sont déjà organisées à la fin des années 30 dans les rues de la cité. Les manifestations sont un franc succès populaire, ce qui pousse le Maire Van Alphen à plancher sur un vrai circuit routier.

L’invasion des Pays-Bas par les Nazis en mai 1940 stoppe net les desseins du mayeur. Dans le pays désormais aux mains de l’occupant, Van Alphen a une idée ingénieuse : pour éviter que le Service du Travail Obligatoire ne vide Zandvoort de ses habitants, il propose la mise en chantier d’une longue ligne droite à travers les dunes de la ville afin de permettre aux Allemands de parader pour leurs victoires. L’orgueil des Verts-de-Gris fera le reste. Van Alphen fit ainsi d’une pierre deux coups puisqu’après la guerre, ce morceau de tarmac fut relié à d’autres routes pour former le fameux circuit que la population attendait depuis près de 10 ans.

On pense bien sûr au fameux virage de Tarzan, cette épingle relevée et en devers qui permet aux plus hardis de dépasser par l’extérieur. Et qui dire du Scheivlak, ce droite caché par une butte à la fin d’une fausse ligne droite en forme de S ?

Le 7 août 1948, le Circuit Park Zandvoort est officiellement inauguré. Et les officiels du NARC (le pouvoir sportif local) se sont lâchés avec plusieurs tronçons qui donnent le vertige. On pense bien sûr au fameux virage de Tarzan, cette épingle relevée et en devers qui permet aux plus hardis de dépasser par l’extérieur. Et qui dire du Scheivlak, ce droite caché par une butte à la fin d’une fausse ligne droite en forme de S ?

Il y a aussi la portion du circuit traversant la pinède, avec notamment Tunnel Oost où la grande faucheuse sévira plus d’une fois et le Bos Uit, cette longue courbe à droite déboulant sur la ligne de départ que les pilotes abordaient à toute berzingue. Une première épreuve réservée aux monoplaces de Formule Libre se tient la même année, l’occasion de revoir en piste plusieurs concurrents et machines qui ont survécu à la guerre. Véritable star une décennie plus tôt, le Prince Bira s’impose sur sa Maserati devant les Anglais Tony Rolt et Reg Parnell.

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Un duel légendaire entre le Prince Bira et Tony Rolt lors du premier Grand Prix en 1948.

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