La victoire de Fernando Alonso en Malaisie n’est pas sans rappeler d’autres morceaux de bravoure. Quand le ciel se déchaîne et que la piste est détrempée, certains virtuoses du volant parviennent parfois à s’imposer malgré un matériel moins compétitif. C’était le cas du champion espagnol au volant de la Ferrari F2012 à Sepang.

Nous avons évoqué cette belle course avec Jacky Ickx, croisé hier dans le cadre d’un livre que nous préparons ensemble (vous en serez bientôt informés dans le détail). Il a salué la performance de Fernando, mais aussi l’exploit réalisé par Sergio Pérez, le jeune pilote du Team Sauber.

La dernière fois qu’un Mexicain était monté sur le podium d’un Grand Prix, c’était à Zandvoort en 1971, avec Pedro Rodriguez sur BRM, également en 2ème position derrière une Ferrari qui l’avait emporté sous la pluie… Au volant, un certain Jacky Ickx, surnommé « The Rain Master » par les Anglais ! Autre triomphe aquatique : la victoire du pilote belge, seulement 11ème sur la grille de départ, dans la « Race of Champions » à Brands Hatch en mars 1974, il y a tout juste 38 ans : au volant d’une vieillissante Lotus 72 (voir photo ci-dessus), il avait exécuté une magistrale manoeuvre de dépassement pour prendre l’avantage sur Niki Lauda, son successeur chez Ferrari, sous une pluie battante.

« Je suis surtout content pour Peter Sauber, » a souligné Jacky à propos du dernier Grand Prix, « car c’est un chef d’écurie à l’ancienne, passionné et intègre. Voir survivre son équipe au XXIème siècle est réjouissant, surtout en décrochant un résultat pareil. Peter est un gentleman, quelqu’un qui tient parole. Je me souviens de l’accident de Wendlinger à Monaco : Sauber lui avait alors promis qu’une voiture serait prête pour lui le jour où il serait rétabli. Le genre de promesse qu’on oublie discrètement… Pas Sauber : Karl a obtenu une seconde chance, même s’il n’avait plus vraiment les capacités de la saisir. Chapeau bas. »

L’éthique joue donc un grand rôle aux yeux de ce champion du siècle dernier, à la carrière extraordinairement éclectique : Jacky Ickx a gagné en F1, F2, tourisme et courses de côte, endurance, rallye-raid, etc. Il s’est imposé dans des épreuves aussi exotiques que les 1.000 km de Bathurst en Australie, à la « Race of Giants » à Macao, a remporté le championnat Can-Am en 1979 (voir photo ci-dessous) et a même tâté des pistes ovales aux 500 Miles de Daytona sur une Mercury Nascar ou dans la série IROC avec une Chevrolet Camaro.

Ce parcours riche et varié sera revisité dans le livre Jacky Ickx à paraître au mois de mai, un ouvrage monumental par la taille et la qualité de son contenu, notamment iconographique.

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