Formula 1 Grand Prix, USA, Race

L’unique pilote hongrois à avoir roulé en Grand Prix, et un des trois seuls ressortissants de l’Est avec le Tchèque Enge et le Russe Petrov. Ce qui ne suffit pas à en faire un élément de valeur. Seul son appui financier put séduire des équipes dans le besoin, et il disparut encore plus vite qu’il n’était apparu…

Jamais ce natif de Debrecen n’aurait dû accéder au firmament du sport automobile. Son palmarès sur quatre roues est, en effet, des plus maigrichons. Après des débuts en karting au milieu des années 90, Zsolt se lance en Formule Renault en 1997. Trois saisons en Allemagne, puis en France, enfin dans le challenge européen. 1999 est de loin sa meilleure année puisqu’il termine sur le podium du championnat. 2000 et 2001 le voient en F3 en Allemagne et en Italie, sans résultat marquant. Du coup, mi-2001, il… grimpe en F3000, au sein du Prost Junior Team pour lequel il a déjà couru en F. Renault. Sept courses, et pas le moindre point. En 2002, il signe chez Nordic Racing, et attend la toute dernière épreuve pour inscrire une unité. En 2003, le voilà chez Coloni, et le bulletin est à peine meilleur : 6 points, et la 14e place finale. Pas de quoi pavoiser.

A l’été 2002, il a eu l’occasion d’effectuer une démonstration dans le cadre du Grand Prix de Hongrie à bord d’une Formule 1. Un an plus tard, il y est – contre toute logique sportive mais pas économique – le réserviste de l’écurie Jordan, et la chance lui sourit. Ralph Firman est victime d’un gros accident en essais libres suite à la perte d’un aileron. L’Irlandais, blessé, est forfait, et le Magyar le relaie pour le reste du week-end. Qualifié 19e sur 20, entre les deux Minardi et à 3 secondes de son leader Fisichella, Baumgartner abandonne sur casse moteur à mi-course alors qu’il occupe la 13e position. Nouvel intérim en Italie où il reçoit, cette fois, le drapeau à damier, 11e et avant-dernier. Durant l’hiver, avec le soutien de la compagnie pétrolière Mol, on pressent qu’il va signer un contrat pour 2004 avec Eddie, mais le deal ne se fait pas. Paul Stoddard le récupère chez Minardi, mais Mol réduit sa participation et Zsolt doit lancer une sorte de souscription auprès de ses fans pour réunir le budget nécessaire.

A trois reprises cette année-là, il s’élancera de la dix-septième place de grille (sur vingt), chaque fois parce que deux ou trois autres pilotes n’ont pas pu réaliser de tour chronométré en qualification. Son partenaire Gianmaria Bruni, néophyte et réputé plus rapide, ne fera pas beaucoup mieux. Il est vrai que la PS04B-Cosworth est de loin la pire machine du lot. Le Hongrois, cela dit, n’impressionne guère par sa pointe de vitesse. Mais au moins son approche est sérieuse, et saluée dans le paddock. 16e à Sepang, 15e à Imola et au Ring, il se classe 9e (et dernier) à Monaco, 10e au Canada après une salve de disqualifications.

Pour le Grand Prix des USA, à Indianapolis, rien de nouveau sous le soleil : dernier temps des essais à 8/10e de Bruni, il ne doit qu’à ,l’absence de chrono de Trulli (Renault) de ne pas s’élancer dernier. Dès le départ, un accrochage élimine son équipier, Pantano (Jordan), Massa (Sauber) et Klien (Jaguar). Et dans la confusion, il boucle le tour initial au 13e rang. Après dix tours, toutefois, le Hongrois est dernier, place qu’il ne quittera plus. C’est la valse des retraits qui lui fait gagner des positions. A dix tours de l’arrivée, ils ne sont plus que neuf en piste, et Fisichella est en proie à de graves soucis hydrauliques. Quand la Sauber rentre définitivement, au 65e des 73 tours, on se met à croiser les doigts chez Minardi, qui n’a plus pris le moindre point depuis deux ans et demi (Mark Webber, Australie 2002/5e). Zsolt s’applique jusqu’au bout et reçoit le drapeau à damier, trois tours derrière le vainqueur Michael Schumacher (Ferrari), mais à la 8e place, synonyme d’un point.

Ce sera le seul car lors de la seconde partie de saison, le Hongrois ne ramènera plus que des 15e ou 16e places. Alors que chacun s’attend à ce qu’il soit reconduit (en avait-il les moyens ?), Stoddard lui préfère le duo Albers-Friesacher pour 2005. La carrière de Baumgartner en F1 s’arrête là, après 20 Grands Prix, et sa carrière tout court ! Car si l’Australien en fera son très occasionnel test-driver lorsqu’il se lancera en 2007 en Champ Car, et si Tottenham l’instituera également son pilote de réserve l’année d’après en Superleague Formula, on n’a plus revu Baumgartner derrière un volant en compétition. Il n’a pourtant que 32 ans.

Formula 1 Grand Prix, USA, Practice

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