Le retour en forme des Lotus dans leur splendide livrée noire et or permet de se plonger avec nostalgie dans l’histoire de la marque. Si la Lotus E20 constitue la bonne surprise de ce début de saison, avec le come-back de Kimi Räïkkönen et le potentiel affiché par Romain Grosjean, il fut un temps où les JPS Lotus trustaient les avant-postes et faisaient figure de favorites.

C’est en 1972 que le sponsor Imperial Tobacco décida de promouvoir sa marque « John Player Special » en lieu et place des cigarettes Gold Leaf (premier sponsor extra-sportif de l’histoire de la F1 chez Lotus en 1968). La robe des Lotus 72 rouge, blanc et or se drapa donc de noir avec des filets dorés. La 72 avait été sacrée dès sa première saison en 1970, mais malheureusement à titre posthume pour Jochen Rindt. Emerson Fittipaldi prit le relais, flanqué du jeune Reine Wisell en 1971, sans toutefois décrocher le moindre succès. Un autre Suédois fut alors recruté, le prometteur Ronnie Peterson en provenance de March, et la saison 1972 couronna Fittipaldi à l’âge de 25 ans, plus jeune Champion du monde à l’époque. Peterson était considéré comme au moins aussi rapide que son équipier brésilien, mais son style d’attaquant était plus brouillon. Je me souviens des incroyables dérives dans lesquelles il plaçait sa Lotus, quand j’allais m’aventurer sur les fascines bordant le virage de Woodcote (qui n’était pas encore une chicane) à Silverstone…

En 1973, Ronnie prit la mesure d’Emmo et remporta enfin ses premières victoires en Grand Prix. La Lotus 72 était vieillissante et Colin Chapman présenta la Lotus 76 pour la saison 1974 (vous suivez toujours ?), malheureusement celle-ci s’avéra être un flop, au grand dam de Peterson et de son nouvel ailier Jacky Ickx. Ronnie quitta le navire Lotus en 1976 pour revenir chez March, remplacé par un autre compatriote, le malheureux Günnar Nilsson qui allait décéder du cancer non sans avoir remporté le Grand Prix de Belgique à Zolder en 1977. Peterson revint alors chez Lotus pour vivre la grande saison de la Lotus 79 wing car en respectant le jeu d’équipe qui favorisait Mario Andretti, titré fin 1978. Un sacre conquis dans la tristesse car le flamboyant suédois avait trouvé la mort suite à un carambolage au départ du Grand Prix d’Italie à Monza. L’histoire de ce grand blond avec sa Lotus noire vous est contée par le menu dans le cahier F1i Classic du dernier numéro paru de F1i Magazine, actuellement en kiosque.

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