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Les voitures françaises ne peuvent que ramasser les miettes du festin face aux invincibles machines allemandes dans les années trente. Mais lors du Grand Prix de Pau 1938, une vétuste Delahaye infligea une correction aux Flèches d’Argent. De quoi rendre les nazis furieux ! Alors que le Grand Prix historique bat son plein ce week-end, retour sur cet épisode mythique de l’épreuve paloise.

Pau-Ville, un nom qui est synonyme de « mini-Monaco » pour nombre de passionnés. Le tracé, quasiment inchangé depuis plus d’un siècle, sillonne les remparts de la cité d’Henri IV avec les Pyrénées en toile de fond. Le Virage de la Gare, le Pont Oscar, le Parc Beaumont ou encore l’épingle du Lycée sont autant de juges de paix où la moindre approximation est directement sanctionnée.

On court à Pau depuis… 1901 ! Si les F3 sont désormais les reines du lieu, les voitures de Grands Prix tenaient la vedette plus de 80 ans auparavant. Beaucoup d’équipes appuyées par les usines y venaient alors pour improviser une répétition générale avant les « Grandes Epreuves » (comme on appelait les Grands Prix à l’époque) comptant pour le Championnat d’Europe des pilotes.

Mercedes est du voyage avec ses toutes nouvelles W154 : la dernière-née de la lignée des Flèches d’Argent est animée par un V12 gavé par deux compresseurs Roots.

La saison 1938 voit l’apparition d’une nouvelle réglementation (qui sera effective jusqu’en… 1951) limitant la cylindrée des moteurs surcomprimés à 3 litres. Le Grand Prix de Pau se déroulant un 10 avril, Mercedes est du voyage avec ses toutes nouvelles W154. La dernière-née de la lignée des Flèches d’Argent est animée par un V12 gavé par deux compresseurs Roots.

Hermann Lang et le champion sortant Rudolf Caracciola sont dépêchés en France. Auto Union poursuivant le développement de sa Type D, la concurrence doit venir d’Alfa Corse qui aligne ses Tipo 308 pour Tazio Nuvolari, Nino Farina et Emilio Villoresi. Un jeune pilote novice nommé Maurice Trintignant fait ses grands débuts en Grand Prix à l’âge de 20 ans sur une Bugatti Type 35. Quelques Maserati et autres Talbot sont également alignées par des privés.

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La nouvelle Mercedes W154 faisait figure d’épouvantail dans les rues de Pau.

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