Depuis 1925, ce triangle de routes nationales ralliant les petites villes de Malmédy et Stavelot au village de Francorchamps sur les hauteurs de Spa, dans les Ardennes belges, fait rêver… C’est sans conteste le plus beau circuit du monde, car il épouse naturellement le relief et les courbes sont dessinées de telle manière d’enrouler les obstacles. Ce sont des virages rapides, avec des dénivelés vertigineux, à commencer par le fameux raidillon de l’Eau Rouge qui gravit à plus de 22% la montée du Kemmel qui mène aux Combes.

L’ancien tracé se prolongeait vers Burnenville, un long droite de plus de 800 mètres, puis sur la descente de Masta dévalant la pente pendant plus de trois kilomètres jusqu’au virage de Stavelot ramenant les concurrents dans une montée du retour tout aussi rapide, via la courbe des Carrières et le double gauche de Blanchimont pour se conclure dans la célèbre épingle de La Source. Au total 14 km, mais la nouvelle piste qui a permis au site de survivre n’a rien à envier à ce ruban de bitume, réduit de moitié certes mais proposant toujours des difficultés de pilotage comme le double gauche du Pouhon, le pif-paf des Fagnes ou le délicat virage du raccordement avec l’ancien circuit.

Les exploits les plus authentiques, à des vitesses invraisemblables (la moyenne du dernier Grand Prix couru sur le trace de 14 km, remporté par Pedro Rodriguez en 1970, dépassait 240 km/h, un record battu par les protos quelques années plus tard à plus de 260 km/h de moyenne !), ont été signés dans les Ardennes et c’est ce qui fait toute la magie du lieu. Qui succédera au premier vainqueur du Grand Prix d’Europe en 1925, un certain Antonio Ascari (le père d’Alberto, Champion du monde 1952 et 1953 sur Ferrari) au volant d’une Alfa Romeo ? Bien malin qui peut le prédire en cette saison 2012 si incertaine, mais ce sera un grand pilote, qui aura dompté le plus beau circuit du monde.

Nous vous recommandons la lecture du nouveau « Dossier Michel Vaillant » consacré à Spa-Francorchamps, mêlant évocation historique minutieuse et bandes dessinées d’époque, qui vient de paraître. Et pour vous donner une (petite) idée de ce géant de la course, voici une galerie de photos prises sur l’ancien circuit depuis l’avant-guerre jusqu’en 1970. Edifiant !

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