L’appellation Grand Prix d’Europe remonte aux origines du Championnat du monde, et même auparavant puisque le premier Grand Prix couru sur le circuit de Spa-Francorchamps portait ce nom en… 1925 !

Dans les années 50 et 60, un des Grands Prix recevait cette dénomination de prestige à tour de rôle : un coup à Zandvoort, un coup à Monaco, un coup à Silverstone, etc. Ensuite, pour permettre à un même pays d’organiser deux manches du championnat, on a vu le Grand Prix d’Europe à Brands Hach, au Nürburgring ou à Jerez.

Je me souviens en particulier de l’édition 1999 du Grand Prix d’Europe mise sur pied sur le Nürburgring, succédant au Grand Prix du… Luxembourg (tout proche) organisé dans l’Eifel tant que la bannière étoilée flottait encore sur Jerez. Bref, en 1999, en l’absence de Michael Schumacher blessé, c’est Heinz-Harald Frentzen qui signait la pole devant les deux McLaren. La course fut perturbée d’abord par un gros crash, qui entraîna l’entrée en piste de la safety-car, puis par des averses de pluie. La Jordan de Frentzen avait cassé, la Williams de Ralf Schumacher avait souffert d’une crevaison, ensuite c’est Coulthard qui se faisait piéger sur le mouillé, bientôt imité par le nouveau leader Fisichella (Benetton). Du coup, à la surprise générale, la victoire est revenue à la Stewart de Johnny Herbert devant la Prost de Jarno Trulli et l’autre Stewart de Rubens Barrichello. Un moment 4ème, Luca Badoer renonçait en vue de l’arrivée laissant Ralf Schumacher, Mika Hakkinen et son équipier Marc Gene (Minardi) prendre les derniers points.

Sur le podium, Jackie Stewart retrouvait ses ouailles. Ce fut la seule victoire de l’équipe Stewart GP, bientôt rachetée par Ford mais baptisée Jaguar Racing sans grand succès jusqu’en 2004, lorsque l’usine de Milton Keynes a servi de rampe de lancement aux actuels tenants du titre Red Bull Racing. Quant à la deuxième place de Jarno Trulli, elle constitua le meilleur résultat de l’écurie Prost Grand Prix (née Ligier), qui finit par déposer les armes en 2002. C’est la seule fois où le podium fut monopolisé par deux équipes créées par des multiples champions du monde (Jackie Stewart et Alain Prost), lesquelles connurent ensuite des destins diamétralement opposés. Dommage pour les Bleus !

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