Les marcheurs, plongeurs, et pilotes le savent: l’inscription minutieuse, dans un carnet de route, des conditions dans lesquelles s’est déroulée chaque épreuve officielle permet d’évaluer, de temps à autre, sa progression, ou de se rappeler l’un ou l’autre détail pratique, voire de renseigner l’un ou l’autre investigateur. L’essentiel, le vécu, reste, lui, profondément ancré dans la mémoire. A chaque fois.

N’empêche que les chiffres ronds constituent autant d’occasions de célébrer si pas un succès, au moins l’ancienneté dans le cercle des heureux avertis. Dix, c’est la confirmation du premier pas, vingt, l’indice d’une maturité naissante, cinquante, la preuve d’un certain sérieux, cent, l’incontestable empreinte.

ce son, en général, les autres qui fêtent l’événement. Ceux qui ont aidé ou financé la progression du sportif. Lequel se laisse momentanément porter par la gloire, mais redescend vite, le plaisir passé.

100 courses en F1. C’est ce qu’ont célébré, dimanche, Lewis Hamilton et Hekki Kovalainen. L’enfant gâté et le malchanceux. Le couronné et le passé inaperçu. Le flamboyant et l’équlibré. Sympas néanmoins, tous les deux, à leur manière, et porteurs de ce souffle rafraîchissant qui place la F1 à la portée de tous. L’un et l’autre répètent,par exemple, à qui veut l’entendre qu’ils se pinceraient bien tous les matins pour s’assurer qu’ils ne rêvent pas. Ils sourient donc largement, la plupart du temps. Tous les deux vivent aussi chaque minute de leur existence -sauf celles en piste – en pensant à la prochaine course.  Et ils croient dur comme fer qu’elle sera la meilleure. Heureusement.

Leurs centièmes Grand Prix – interrompu, pour l’un, et fini en dehors des points, pour l’autre – les a, en ce sens, rappelés à la réalité.  Tandis que les autres chantaient…

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