La Formule 1 reste l’un des sports les plus regardés de la planète – malgré ses imperfections et ses crises récentes. Nous nous sommes demandés pourquoi nous aimons (encore) autant ce sport à nul autre pareil. Les réponses varient parmi les membres de la rédaction… Voici le premier épisode de notre série de l’été.

© WRi2

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TEMPORADA 1979

Mon premier souvenir de Formule 1 remonte à mes dix ans. Nous sommes en 1978, et les journaux télé du soir font leurs gorges chaudes de la victoire (enfin) de Depailler à Monaco sur la Tyrrell. Mes parents ne sont pas sportifs, ne suivent pas le sport à la télé ou la radio. Mon grand-père oui, et avec lui je découvre Roland-Garros, Wimbledon et le Tournoi des Cinq Nations.

C’est donc à peu près par hasard que je me retrouve à suivre, début 1979, la temporada sud-américaine dominée par les Ligier. J’aime cette JS11 bleue et blanche (pourtant je ne suis pas français) et ce Jacques Laffite qui deviendra mon pilote préféré et chéri, jusqu’à ce maudit départ en 1986 à Brands Hatch. Il faudra attendre 1980 et que je me sois abonné à deux magazines, dont l’un existe toujours, pour que je suive tous les Grands Prix à la télé, et quelques-uns sur place.

J’aime cette JS11 bleue et blanche, et ce Jacques Laffite qui deviendra mon pilote préféré et chéri, jusqu’à ce maudit départ en 1986 à Brands Hatch.

Je n’ai pas connu les années terribles où les pilotes tombaient comme des mouches, mais je vois Rega cloué en fauteuil roulant, Pironi en sang et la jambe en bouillie. J’assiste à la mort de Patrick, de Gilles, de Paletti, d’Elio… Plus tard, je commenterai en direct à la radio l’accident d’Ayrton, dont on comprit vite qu’il serait fatal. Je ne le cache pas : adolescent, ça faisait partie de la fascination qu’exerçait la F1 sur moi. Le danger, le risque d’y rester. Mais j’aimais surtout les bagarres au couteau, la folie d’un Villeneuve, l’imprévisibilité d’un “De Crasharis”. Et puis surtout le charisme de tous ces garçons, quasi sans exception. Coups de gueule, parfois coups de poing, manœuvres pas toujours réglo-réglo en piste, avec de basses vengeances parfois. Ça faisait alors partie du show, et les pénalités ne s’abattaient pas au moindre frôlement comme la vérole sur le bas-clergé.

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