Qui sont les gagnants et les perdants de la première moitié de la saison de Formule 1 ? C’est ce que nous avons voulu savoir en comparant les points marqués par chaque pilote lors des onze premières courses avec ceux inscrits sur la même période l’an passé. Les résultats permettent d’affiner la compréhension des grandes tendances 2017, dont on avait jusqu’alors seulement une intuition.

VETTEL ET BOTTAS EN HAUSSE, HAMILTON EN BAISSE

Dans le trio de pilotes en tête au classement du Championnat du monde après onze courses, c’est Valtteri Bottas qui a réalisé la plus forte progression parmi les dix premiers classés (si l’on écarte le score d’Esteban Ocon, passé de zéro à 45 points, lui qui n’avait disputé que la seconde moitié de la saison 2016). Sans surprise, en quittant Williams pour Mercedes, l’impassible Finlandais a récolté trois fois plus de points à un an d’intervalle. Qui aurait parié qu’il remplacerait aussi aisément Nico Rosberg ? Il est le pilote à être monté le plus souvent sur le podium (à huit reprises), avec Sebastian Vettel.

L’Allemand, leader du championnat, a inscrit presque deux fois plus d’unités que l’an passé : 202 points au lieu de 110, soit la deuxième plus forte amélioration.

Tout le contraire de son rival Lewis Hamilton, qui recule en ayant inscrit quatre points de moins qu’en 2016. Le pilote Mercedes s’en est moins bien sorti que son équipier quand la W08 était mal réglée comme à Sotchi (où il était à 0,513 % du tour le plus rapide de Bottas), Monaco (1,66 %) et Budapest (0,232 %).

Défavorisé à Melbourne (stratégie peu inspirée) et à Bakou (passage forcé au stand à cause d’un repose-tête mal fixé), il a dominé son sujet quand sa monture était parfaitement réglée, comme c’était le cas au Canada (où Bottas fut relégué à 1 %), en Azerbaïdjan (0,431 %) et en Angleterre (0,896 %). Maigre consolation : Hamilton est le pilote qui a mené le plus de tours (38,59 % du total).

Daniel Ricciardo et Kimi Räikkönen enregistrent, pour leur part, un statu quo (+ 1,7 %). Même si la Red Bull RB13 n’est pas le bolide attendu en dépit de l’occasion de rebattre les cartes qu’offrait la refonte du règlement, l’Australien, opportuniste, a su régulièrement tirer les marrons du feu, son triomphe surprise à Bakou étant un modèle du genre.

La progression de Räikkönen (+ 1,7 %) aurait pu être plus franche si la Scuderia lui avait offert des stratégies plus favorables à Monaco et en Hongrie. En vitesse pure, il reste incontestablement dominé par Vettel (3-8 le samedi), mais celui-ci aura sans doute de plus en plus besoin de lui à mesure que Mercedes maîtrisera l’exploitation de la W08.

Il a aussi bénéficié d’une mécanique robuste, à la différence de son voisin de garage Max Verstappen. L’an passé, c’est lui qui avait hérité des 25 points la victoire en Espagne en bénéficiant de l’accrochage des deux pilotes Mercedes et en résistant sans craquer à la Ferrari de Räikkönen.

Frappé par les pépins techniques (il est le pilote qui a couvert le moins de tours, même Alonso pourtant absent à Monaco ­en a bouclé davantage), le Hollandais a logiquement marqué moins de points, beaucoup moins même : ­– 33 %. Si l’on écarte le facteur mécanique, Verstappen est un brin plus rapide que Ricciardo le samedi (sixième sur la grille en moyenne, contre huitième), alors que Daniel prend le dessus en course (avec une position finale moyenne de 3,4, contre 4,5 pour Max-la-Menace).

Identique à celle de Ricciardo, la progression de Räikkönen aurait pu être plus franche si la Scuderia lui avait offert des stratégies plus favorables à Monaco et en Hongrie. En vitesse pure, il reste incontestablement dominé par son équipier (3-8 le samedi), qui aura sans doute de plus en plus besoin de lui à mesure que Brackley maîtrisera l’exploitation de la W08.

Avec Verstappen, Nico Hülkenberg est le seul pilote du top 10 à reculer par rapport à l’an dernier, même si sa reculade est faible (– 3,7 %). Un score surprenant quand on pense à l’écart de performance entre la Force India VJM09 de l’an passé et l’actuelle Renault RS17 mais qui se justifie par le fait que l’Allemand avait souffert de plusieurs pannes et incidents pendant la première moitié de la saison 2016.

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