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AVANCER À L’AVEUGLETTE

Le reste des composants (soit les “pièces non listées”) peut être acheté. Les pièces suivantes du châssis Haas sont ainsi acquises par la formation américaine à la Scuderia : le groupe propulseur, la boîte de vitesses, l’hydraulique, le circuit électrique, les boîtiers électroniques, les suspensions, les écopes de frein, les radiateurs, le volant, etc.

Mais il ne suffit pas de faire son shopping, car toutes les pièces du puzzle doivent s’agencer avec précision. Le défi pour Haas et Dallara consiste donc à fabriquer un châssis qui devra accueillir des pièces qui ne sont pas encore fabriquées et qui risquent dès lors d’évoluer. Par exemple, les dimensions de la batterie, du réservoir, etc. doivent être connues aussi tôt que possible pour pouvoir confectionner le réservoir (ou plus précisément, lancer sa fabrication auprès de la société britannique ATL, qui produit tous les réservoirs en F1). Certes, Ferrari transmet à son client les dimensions prévues des composants, mais celles-ci peuvent changer :

“En termes de délais, nous prenons des risques, explique Taylor. En effet, nous lançons la fabrication de notre monocoque en même temps que Ferrari, alors que nous devons travailler à partir d’informations qui – on le sait pertinemment – vont évoluer. La relation entre le châssis et le réservoir est un domaine assez compliqué en ce qui nous concerne. Changer un point d’attache de la suspension est une affaire de quelques millimètres, le plus souvent réalisable, alors que le système lié au réservoir a un impact énorme sur notre travail.”

“Chez Ferrari, les gens du châssis et du réservoir travaillent main dans la main à Maranello, alors nous, chez Dallara, nous avons seulement l’occasion de voir le réservoir avec un certain temps de latence. Or, on ne peut pas attendre indéfiniment : à un moment, il faut bien démarrer la production du châssis. C’est un risque que nous devons prendre.”

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