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LE TEMPS DE L’ANALYSE

Pour synthétiser, Kubica se serait donc plutôt bien débrouillé sur de longs relais avec les gommes de course, mais il aurait eu plus de mal à tirer la quintessence des pneus sur un tour. Ce qui confirmerait la rumeur du paddock, selon laquelle Paul di Resta aurait été plus rapide sur les relais courts lors du test comparatif mené au Hungaroring avec un châssis 2014.

Le déficit de Kubica par rapport à Massa et di Resta est-il dû au manque de roulage du Polonais ? Son chrono à Yas Marina est-il peu significatif puisque réalisé avec des gommes pas parfaitement adaptées au tracé ? A-t-il eu du mal à cerner le comportement du mélange 2018 ? On rappellera que Robert n’avait roulé avec des Pirelli qu’une seule fois auparavant, sur le Hungaroring au volant de la Renault en juillet, dans des conditions assez restrictives. Il se dit dans le paddock que Kubica comprend de mieux en mieux les gommes italiennes, même s’il a besoin de davantage de roulage… Bref, on comprend la prudence de Paddy Lowe, le test d’Abou Dhabi ayant finalement suscité plus de questions que de réponses.

Du côté des certitudes, on retiendra que Robert Kubica a prouvé que son pilotage n’était pas pénalisé par son handicap, que sa condition physique était au niveau, tout comme sa capacité d’intégration dans un team, et que son retour technique est toujours aussi précis.

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EN CONFIANCE

En revanche, on ignore quelle est sa marge de progression avec les monoplaces 2017 ni le temps dont il aura besoin pour exploiter au mieux les pneumatiques. Après la journée de mardi, le sentiment que Kubica était le bon choix était largement partagé dans l’équipe. Mais la seconde journée du Polonais n’a pas été aussi convaincante : sa performance a été solide, mais pas spectaculaire (un peu comme lors du test au volant de la Renault). Sirotkin a plutôt surpris positivement, car même s’il était plus habitué à conduire une F1 2017 (grâce à sa participation à plusieurs séances du vendredi), sa capacité à signer d’emblée de bons chronos a instillé quelques doutes dans l’écurie britannique.

L’intéressé, en tout cas, ne doute pas de sa compétitivité et prétend ne pas être intéressé par les prestations de son cadet russe :

Sergey est un bon pilote et il a fait du bon boulot, a déclaré Kubica à l’issue des tests. Il a du talent et mérite certainement sa chance. Mais je me concentre surtout sur mon ressenti, et mon expérience m’assure que si tout se passe bien, il ne devrait pas avoir de mauvaise surprise. J’ai des priorités différentes. Je me concentre sur moi-même plutôt que de chercher des références auxquelles me comparer. Si j’ai le volant, il s’agira surtout d’être rapide en Australie – pas ici.”

Confiant, Kubica semble toujours avoir les faveurs de Williams, même si les dernières rumeurs donnent un avantage à Sirotkin, dont le budget serait plus conséquent (on parle de 10 à 13 millions d’euros contre 7 pour le Polonais). Hormis les aspects financiers (salaire et reversement de la prime d’assurance pour Kubica), la stature, ainsi que le capital sympathie et le potentiel médiatique seront aussi pris en compte par Williams, qui sait qu’un partie du succès de son meilleur ennemi – Force India – tient à la qualité de son line-up, qui a toujours prévalu sur la valise de dollars malgré un budget serré. Quoi qu’il en soit, l’histoire de ce fraternel retour, racontée ici, serait belle et donnerait à Williams l’élan dont elle a besoin. Car Kubica est toujours une locomotive, aucun doute là-dessus.

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