L’EXCEPTION MERCEDES

C’est pour cette raison que le sacre de Mercedes cette saison est inhabituel et, de ce point de vue, remarquable. Pour la première fois en quinze ans, les titres des pilotes et des constructeurs ont été conservés par une écurie en dépit d’une refonte substantielle du règlement technique (agrandissement du fond plat, augmentation du volume du diffuseur de 120 %, extension et abaissement de l’aileron arrière, élargissement des pneus et changement de philosophie dans les mélanges…).

D’accord, l’avance des Flèches d’argent n’a jamais été aussi faible, selon les chiffres de nos confrères d’Autosport : 0,861 % en 2014, 0,703 % en 2015, 0,866 % en 2016 et seulement 0,164 % en 2017. Malgré la compétitivité de la Ferrari SF70H, la couronne est restée dans le giron de Mercedes. Après avoir tâtonné dans l’exploitation des gommes, les ingénieurs ont fini par apprivoiser un châssis W08 au départ capricieux, motorisé par un V6 plus fiable que le groupe propulseur italien (un troisième turbocompresseur fut monté dès la quatrième manche du championnat en Russie). Un bel effort, même si l’écurie n’est pas la seule à s’être reprise en main (Red Bull a fait de la RB13 – mal née à cause d’une mauvaise corrélation entre la soufflerie et la CFD – une machine à gagner). Si l’on parle souvent du moteur Mercedes, la matière grise à l’œuvre dans la conception des châssis à Brackley ne doit pas être sous-estimée (Williams et Force India en savent quelque chose).

DAVANTAGE DE COHÉSION

Tout comme doit être rappelée l’importance de la bonne entente entre Lewis Hamilton et Valtteri Bottas, symbolisée par l’échange de positions au Grand Prix du Hongrie, impensable à l’époque du duo Rosberg-Hamilton. Avec une monoplace moins dominante, comme la W08, tout gaspillage de points aurait pu coûter cher (a contrario, les accrocs et accrochages entre Hamilton et Rosberg n’ont eu que des conséquences limitées tant l’avance des bolides argentés était confortable – que se serait-il passé si Rosberg n’avait pas pris sa retraite ?).

Bravo à Mercedes, donc, même si on n’oubliera pas, pour conclure, que leur exploit a aussi été rendu possible, en partie, par la fiabilité perfectible de la Ferrari (Malaisie et Japon), les faux pas de Sebastian Vettel (Bakou, Singapour, Sepang) et quelques incidents ayant impliqué le pilote de la Ferrari n° 5 (accrochage avec Verstappen au Canada, crevaison en Grande-Bretagne, contact avec Hamilton au Mexique).

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