Abu Dhabi F1 Test  28-29/11/17

Même si elle était attendue, la décision de Williams de recruter Sergey Sirotkin plutôt que Robert Kubica au poste de titulaire pour la saison 2018 a un goût amer pour les fans amateurs de belles histoires. Sauf que la Formule 1 est une affaire de chiffres. Dans tous les sens du terme…

LE TOURNANT D’ABOU DHABI

Ça y est, la grille du championnat 2018 est complète. Un pilote, cependant, y brille par son absence : Robert Kubica, dont le rêve de revenir en Grand Prix a échoué à se matérialiser pour la deuxième fois en quatre mois.

Hier, l’écurie Williams a annoncé que le jeune Sergey Sirotkin roulerait cette saison aux côtés de Lance Stroll, au terme d’une évaluation “rigoureux et exhaustive” selon les termes de Paddy Lowe. Beaucoup espéraient le retour de Robert Kubica au volant d’une Formule 1, belle histoire commencée en juillet dernier par un premier test au volant de la Renault 2017. Si Enstone a finalement préféré Carlos Sainz au Polonais, le programme d’évaluation mis en place par Williams entretenait encore l’espoir d’un come-back miraculeux.

Et sont arrivés les tests d’Abou Dhabi, où les illusions ont dû se confronter à la réalité. Williams n’a jamais caché que Kubica ne s’était pas montré aussi rapide qu’elle l’espérait, accusant un déficit d’environ trois dixièmes sur le Russe. Ce n’était pas le scénario attendu, la piste russe s’étant concrétisée à la dernière minute. Le pilote de 33 ans avoua lui-même qu’il n’était pas parvenu à bien exploiter les gommes Pirelli (le bitume très lisse de Yas Marina est l’un des plus exigeants de ce point de vue, les pneus devant être parfaitement gérés même sur un seul tour). Ce déficit était-il dû à un manque de familiarité avec les pneumatiques ou reflétait-il la compétitivité actuelle d’un pilote peut-être insuffisamment remis et resté à l’écart des circuits depuis sept ans ?

© WRi2

Dans le doute, Williams a accepté un compromis. En faisant de Kubica son troisième pilote, elle sauve la face symboliquement en accueillant un pilote toujours très populaire et se donne du temps pour poursuivre l’évaluation.

Pilote de réserve qui roulera lors des tests hivernaux et durant plusieurs séances d’essais libres (huit, dit-on), ainsi que dans le simulateur, Kubica disposera du temps de piste dont il a besoin pour cerner les gommes Pirelli et savoir si l’ancien Robert est toujours là. Nul doute que des objectifs de vitesse seront fixés par rapport à Sirotkin pour estimer les éventuels progrès. Son ombre planera sur le jeune Russe, sur lequel la pression sera énorme, alors que l’expertise technique de Kubica devrait être appréciée par les ingénieurs.

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