Evoluant dans l’ombre de ses compatriotes Romain Grosjean et Jean-Eric Vergne, qui disposent d’une monoplace leur permettant davantage d’exprimer leur talent, le troisième tricolore du plateau n’a pas démérité pour autant durant ce premiers tiers de la saison.

Deux fois devant son expérimenté équipier Timo Glock en qualifications au cours des quatre derniers Grands Prix, Charles Pic poursuit son apprentissage de la Formule 1 dans le fond de peloton avec la modeste écurie Marussia. Comme Jérôme D’Ambrosio l’an dernier, le Français n’a pas tardé à donner du fil à retordre au premier pilote Marussia.

« Mon objectif était de progresser le plus rapidement possible par rapport à Timo, mon équipier. Je pense que je me suis plutôt pas mal débrouillé à cet égard, a confié Charles à F1i à Valence. Depuis Bahreïn, je suis beaucoup plus proche de lui. Je l’ai devancé à deux reprises en qualifications, à Bahreïn et en Espagne. En course, j’ai souffert de problèmes techniques, ce sont des choses que je ne maîtrise pas, mais j’ai malgré tout terminé devant lui au Canada, et j’aurais terminé une ou deux autres fois si je n’avais pas dû abandonner. Je suis donc content de mon premier tiers de saison. »

« Les choses vont dans le bon sens. Il faut continuer comme ça. Avec l’équipe, on essaye de travailler dur pour réduire notre retard sur les Caterham. Pour l’instant, nous n’y sommes pas arrivés, ce qui est dommage, mais on verra si on y parvient durant la suite de la saison. »

Déterminé et lucide, le protégé d’Olivier Panis explique que la Formule 1 est pour lui un apprentissage permanent. Il lui a fallu plusieurs Grands Prix pour construire une saine relation de travail avec son ingénieur, et la gestion des drapeaux bleus n’est pas toujours évidente.

« Etant nouveau dans la catégorie et dans cette écurie, j’ai du construire une relation saine avec mon ingénieur. Cela ne se fait pas en un jour et demande quelques courses, précise le natif de Montélimar. La gestion des drapeaux bleus était également quelque chose de nouveau pour moi. Ce qui est important, c’est de perdre le moins de temps possible en laissant passer le pilote dans des endroits où on ne perd pas trop de temps sur nos concurrents directs. Mais cela reste délicat à gêner, la preuve, Alonso s’est plaint quand je l’ai un peu gêné ! C’est quelque chose à gérer en plus pour moi. »

Consommateur d’actualité, lecteur de la presse économique, Pic est bien conscient qu’il ne peut pas espérer grand-chose d’autre cette saison que de voir le drapeau à damier, sa monoplace manquant cruellement de compétitivité. Il y est parvenu à trois reprises en sept occasions, ses quatre abandons étant dus à des soucis de fiabilité.

« Je ne suis pas déçu, certainement pas, ajoute-t-il. Je vois que l’équipe travaille beaucoup. Ce n’est pas facile pour Marussia car cela reste une petite structure qui débute en Formule 1. L’objectif est toujours d’essayer de réduire notre retard sur nos concurrents directs, en l’occurrence Caterham, c’est notre seul objectif de la saison. »

« Nous n’avons eu aucune nouveauté depuis Barcelone. Nous aurons quelques évolutions pour Silverstone, dans deux semaines, qui est un peu notre course à domicile même si l’équipe est russe. Il faudra voir ce que nous parviendrons à gagner avec ces nouveautés et si nous serons en mesure de réduire notre retard sur Caterham, qui ne restera certainement pas les bras croisés. »

Nicolas Carpentiers, depuis Valence.

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