Le chroniqueur de F1i est rentré au pays pendant la trêve estivale. Il a profité de l’occasion pour assister à quelques épreuves des Jeux Olympiques de Rio, avec une petite polémique locale sur le terrain politique, tout en se réjouissant du renouveau annoncé de l’écurie Sauber.
Le président brésilien Michel Temer et Felipe Nasr en marge des Jeux de Rio : rien de politique.
Ah, les vacances ! Un mot magique pour décrire une période que, depuis l’enfance, on est impatient de retrouver. Cela rappelle toujours de bons souvenirs, hiver comme été (rappelons que le Brésil est situé dans l’hémisphère sud, ndlr). Pour ma part, c’est l’occasion de revenir au pays à Brasilia où mon premier cercle est basé.
L’opportunité s’est aussi présentée de rencontrer le président Temer de façon informelle, afin de discuter de ma carrière et du support potentiel de mon pays. C’est un sujet très sensible au Brésil et ma visite a été interprétée comme un soutien au président, ce qui n’est pas le cas. On sait que la présidente élue Dilma Roussef a été contrainte de démissionner en raison d’un scandale lié à la corruption et que son remplaçant Michel Demer est aussi impliqué dans cet imbroglio (qui concerne notamment la gestion du géant pétrolier Petrobras). Il a été hué lors de la cérémonie d’ouverture des J.O. à Rio et a depuis renoncé à assister à la cérémonie de clôture le week-end prochain.
Je suis un sportif de haut niveau et je représente mon pays dans un championnat du monde très populaire, il est donc normal d’avoir des contacts politiques.
Pour ma part, j’insiste sur le fait que cette rencontre n’avait rien de politique. Je suis un sportif de haut niveau et je représente mon pays dans un championnat du monde très populaire, il est donc normal d’avoir des contacts politiques. Cela ne veut pas dire être pour ou contre untel ou untel, mais seulement d’être fier de faire flotter le drapeau national aux quatre coins du monde, sans plus.
Revenons à nos moutons, à savoir la Formule 1. Les deux derniers Grands Prix m’ont fait connaître des fortunes diverses, avec un certain potentiel toutefois. Nous avons testé un nouvel aileron arrière et d’autres évolutions aérodynamiques sont à venir. Le changement de propriétaire de l’équipe Sauber a débloqué la situation financière, avec la possibilité de rattraper le temps perdu dans le programme de développement. J’espère ainsi que ma C35 sera plus compétitive dans les courses à venir et que nous aurons la chance de pouvoir nous battre bientôt dans le top 10 afin de marquer enfin des points.
La Sauber C35 devrait évoluer rapidement dans les prochaines semaines.
Avant de partir en vacances, j’ai passé deux jours à l’usine à Hinwil et j’ai pu constater avec plaisir que le moral des troupes est au beau fixe avec désormais des ressources suffisantes pour retrouver notre niveau. Les perspectives sont donc encourageantes et j’espère vraiment qu’on pourra inscrire l’un ou l’autre point d’ici la fin de la saison, pas seulement pour les raisons économiques que l’on sait (revenir dans le Top 10 procure des avantages financiers), mais surtout pour récompenser tous les membres du team qui ont travaillé dur durant cette période d’incertitude ces derniers mois. En attendant, vivement Spa où je me régale à l’idée de piloter ma F1 sur cette piste de légende !
Felipe
