Motor Racing – Formula One Testing – Test Two – Day 4 –  Barcelona, Spain

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UN TRIO DE TÊTE INCHANGÉ

On le sait, Mercedes a choisi de corriger les défauts de la W08 plutôt que de faire table rase du passé. Version optimisée de la Flèche d’argent 2017, la W09 satisfait ses pilotes et a accumulé les kilomètres sans broncher : 4841,2 km, soit un petit peu mieux que Ferrari (4324,5 km) et très loin devant Red Bull (3644,9 km).

La Mercedes entre efficacement en virage (ce qui n’était pas toujours le cas de sa devancière) et se montre très agile. Dans la chicane, elle permet à Hamilton de faire pivoter l’arrière en dosant le freinage et d’en sortir avec beaucoup de vitesse. La Red Bull possède peut-être un léger avantage dans les courbes rapides, mais dans les virages lents et moyens la monoplace à la robe d’argent impressionne. Reste à savoir si elle sera capable d’exploiter les gommes les plus tendres à l’arrière sans trop les dégrader. L’équipe a en effet reconnu des problèmes de “blistering” (décollage de la gomme provoquant de microbulles d’air) à l’arrière avec les gommes les plus souples.

Derrière, il est difficile de départager Ferrari et Red Bull. La RB14 se place devant la SF71H si l’on s’appuie sur les chronos des simulations de course – à la réserve près que la simulation à laquelle s’est livré Max Verstappen le jeudi a été interrompue. Depuis le bord de la piste, il est frappant de voir comment la Red Bull enchaîne les virages 1, 2 et 3 à la perfection, sans à-coup.

Dans cette portion du circuit, elle est sans doute la plus spectaculaire. L’inconnue réside au niveau de sa motorisation, en retrait par rapport à Mercedes et à Ferrari en termes de puissance (40-50 chevaux). Le V6 Renault, qui attend toujours le MGU-K fait maison et promis l’an passé, devra sans doute être exploité avec prudence pour tenir la distance…

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UN MEILLEUR TEMPS À PONDÉRER….

Chez Ferrari, les préoccupations sont inversées : le moteur semble avoir encore gagné en cavalerie, alors que le châssis paraît plus problématique, malgré le meilleur chrono absolu de Sebastian Vettel. On se souviendra que l’Allemand avait aussi signé le tour le plus rapide des essais hivernaux en 2016… L’empattement de la SF71H est quasiment aussi long que celui de la Mercedes (le modèle précédent était plus court de 14 cm), alors que son assiette reste très penchée vers l’avant.

Curieusement, on pouvait parfois entendre le “splitter” – la pièce du fond plat située le plus en avant – frotter le bitume aux virages 3, 9 et 14, alors que la voiture semblait parfois instable (du moins par rapport à la Mercedes et à la Red Bull). Comme si la Scuderia devait encore apprivoiser sa monture, allongée et dont l’aileron avant a été dessiné selon une nouvelle philosophie. Vettel a lui-même précisé qu’il ne fallait tirer aucune conclusion de la feuille des temps.

Quoi qu’il en soit, l’avenir dira quelle est la bonne approche : la voie de l’évolution privilégiée par Mercedes ou celle du changement choisie par le Cheval cabré.

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