Une course facile, dixit Hamilton… Tu parles ! Lewis l’ignorait quand Martin Brundle l’a interrogé sur le podium, mais sans des tentatives stratégiques décalées de la part de Red Bull, on peut se demander si Max Verstappen ne serait pas venu l’inquiéter pour la victoire. Le champion sortant a toutefois fait le boulot en menant de bout en bout ce Grand Prix complètement fou, tandis que Nico Rosberg a assuré l’essentiel en repoussant le verdict final à Abou Dhabi avec un petit matelas de points d’avance sous le coude…
La pluie a rendu ce Grand Prix haletant, avec en permanence la certitude que le pire pouvait arriver. La direction de course a plutôt bien géré les éléments, même si la dernière interruption au drapeau rouge n’était peut-être pas nécessaire. En attendant, même si le spectacle s’est prolongé, il a été bien présent tant une piste glissante et délicate met en valeur les qualités des meilleurs équilibristes du peloton.
A ce petit jeu, Max Verstappen sort naturellement du lot. Le prodige hollandais a éclaboussé Interlagos de son talent en surfant sur la vague malgré la stratégie décousue de son équipe. Red Bull a pourtant eu raison de prendre des risques en passant en gomme intermédiaire pour tenter de mettre la pression sur les Mercedes, mais quand on a vu Ricciardo et Verstappen hors des points à quinze tours de la fin, on s’est dit que c’était un coup… dans l’eau. Sauf que Max a livré une prestation digne du grand Senna, au point de faire passer Daniel pour un pilote somme toute très moyen.
Sauf que Max a livré une prestation digne du grand Senna, au point de faire passer Daniel pour un pilote somme toute très moyen.
Entretemps, on avait perdu Grosjean (avant le départ), Räikkönen (victime de l’aquaplaning), Massa (itou) et Ericsson (piégé par une ligne blanche). L’autre Sauber de Nasr a fait oublier l’autre Felipe (obrigado) en marquant les points de la neuvième place synonyme de top 10 au classement final des constructeurs. Pourtant, Esteban Ocon a été énorme au volant de la Manor sur ce terrain glissant en se maintenant longtemps dans les points pour finalement échouer en vue du but.
Sa prochaine équipe, Force India, a réalisé la bonne opération en ramenant des gros points (avec un podium lâché à deux tours de l’arrivée) alors que Williams se contentait d’un zéro pointé, ce qui assure virtuellement la quatrième place du championnat constructeurs aux hommes de Vijay Mallya. D’autres belles performances sont à souligner, comme la magnifique résistance de Carlos Sainz encore sixième ou encore le point laborieusement inscrit par Fernando Alonso pour le 800ème Grand Prix de McLaren, mais c’est bien « Mad Max » qui a été l’homme du match.
Sans deux changements de pneus, qui sait si ce diable de Verstappen n’aurait pas pu jouer la victoire ?