Si le match retour du combat Hamilton-Vettel est espéré (pour le spectacle), d’autres duels devraient pimenter la saison 2018 de Formule 1. Dans cette première partie, on examinera la confrontation entre McLaren et Red Bull, la joute entre Hülkenberg et Sainz, la rivalité Ocon-Pérez, etc.
McLAREN vs RED BULL
Depuis 2014, le moteur est redevenu un paramètre important, après avoir longtemps été un facteur quasiment neutre. Mais n’a-t-il pas pris trop d’importance ? Vu la suprématie des Flèches d’argent depuis lors, on peut le penser, même si la supériorité de l’écurie d’usine Mercedes par rapport aux formations clientes Force India et Williams (avec le même V6 ?) et les quelques victoires de Red Bull et de Ferrari nuancent – à peine – le tableau.
Quoi qu’il en, soit, il est alléchant de voir trois formations établies – Red Bull, McLaren et Renault – être propulsées par le même V6 turbo hybride. L’égalité en termes de motorisation signifie qu’aucune de ces équipes ne pourra plus dissimuler derrière ce paramètre d’éventuelles faiblesses de leur châssis. Après avoir longtemps blâmé Honda pour ses médiocres résultats et affirmé que sa plate-forme était l’une des meilleures du plateau selon les données GPS, McLaren va devoir prouver son excellence sur la piste, tant en performances qu’en fiabilité. Les essais hivernaux, de ce dernier point de vue, ont soulevé quelques interrogations, le design de la MCL33 ne semblant faire aucun compromis au niveau du refroidissement.
© XPB Images
Reste que les hommes d’Éric Boullier auront à cœur de redorer leur blason et de retrouver leur rang, surtout vis-à-vis de leurs adversaires de Red Bull. C’est à Milton Keynes que sont partis plusieurs anciens sponsors de Woking (TAG Heuer, Mobil 1…), alors que les deux camps se sont souvent tiré dans les pattes en matière de recrutements : Adrian Newey a quitté McLaren pour Red Bull, son bras droit Peter Prodromou a fait le chemin inverse, et le successeur de celui-ci chez RBR – Dan Fallows – a quant à lui choisi de rester chez sous l’aile du Taureau rouge après avoir accepté l’offre de Ron Dennis…
Connaissant les rapports tendus entre Renault et Red Bull (et espérant sans doute la fin proche de leur contrat), McLaren fera tout pour devenir le partenaire privilégié du constructeur français. Or, si la RB14 est un cran au-dessus de ses concurrentes directes, c’est entre McLaren et son fournisseur que la course aura lieu, ce qui ne manquera pas de piquant. Sur certains tracés, la lutte pourrait être plus serrée, et l’on se prend à rêver de voir les six pilotes propulsés par le RE18 en découdre.