C’est en 2010 que Hockenheim a accueilli pour la dernière fois le Grand Prix d’Allemagne.

McLaren retrouvera-t-elle son niveau ?

Les deux derniers Grands Prix s’apparentent à une série noire pour les Gris : à Valence puis Silverstone, Ferrari a inscrit 55 points, Red Bull 52, Lotus 36 et McLaren… 9 ! Plutôt bien née, la MP4/27 marque singulièrement le pas depuis plusieurs courses (si l’on écarte le Grand Prix du Canada, l’équipe n’a recueilli dans son escarcelle que 29 points lors des cinq dernières manches), même si le management technique prétend le contraire. Pour rattraper une partie de son retard (37 unités sur le leader Fernando Alonso), Lewis Hamilton doit impérativement marquer de gros points pour son centième Gand Prix et viser la victoire sur les terres de son motoriste et parrain en F1 Mercedes. D’importantes nouveautés seront introduites (dont de nouveaux pontons et une évolution du système de refroidissement des freins servant à chauffer les pneus en cas de besoin, grâce à une manipulation lors des pitstops) : elles devront apporter un gain plus conséquent que les nouvelles pièces apparues en Angleterre il y a quinze jours et qui n’ont guère permis aux monoplaces chromées de briller. Celles-ci semblent être particulièrement sensibles aux variations de conditions de piste (type de gomme, température du bitume, charge de carburant). Pour bien fonctionner et bien exploiter ses pneus, la MP4/27 exige un gros travail de mise au point : bien réglée, elle vole, mais poussée hors de sa fenêtre d’exploitation très réduite, elle est à la peine…

La menace Red Bull

Depuis le Grand Prix d’Europe, le taureau Red Bull semble avoir retrouvé ses ailes. Sebastian Vettel volait vers une victoire facile à Valence quand une panne d’alternateur a brisé son élan, alors que Mark Webber a survolé le cheval cabré Alonso en Grande-Bretagne. Mine de rien, l’écurie de Milton Keynes occupe les avant-postes, sans commettre aucune faute opérationnelle ni stratégique, et truste la tête du championnat des constructeurs avec 64 points d’avance grâce à deux pilotes compétitifs. A force de persévérance (Adrian Newey a redessiné la zone arrière des pontons de la RB8 quasiment à chaque course !), l’équipe de Christian Horner a creusé un réel avantage de performance sur ses adversaires.

Un succès de Vettel à domicile ou de Webber trois ans après sa victoire au Nürburgring indiquerait en tout cas que les toréadors sont plus que jamais dans la lutte pour le titre à mi-championnat. “Dans la lutte” mais peut-être aussi “en lutte” pour la couronne mondiale, car la récente forme de l’Australien, qui vient de prolonger son contrat, complique la tâche du Champion du monde en titre, qui ne s’est jamais imposé à domicile.

Hamilton encore…

On l’a dit, le Champion du monde 2008 disputera son centième Grand Prix à Hockenheim. Il deviendra le 61e à faire partie du “club des 100” et rejoindra ainsi, parmi les pilotes actifs, Michael Schumacher (295), Jenson Button (217), Mark Webber (185), Fernando Alonso (185), Kimi Räikkönen (164), Felipe Massa (161), Nico Rosberg (117).

Mystère et boule de gommes

Hockenheim, où le DRS sera utilisé pour la première fois, est l’un des trois nouveaux circuits pour Pirelli cette année, avec Bahreïn et les États-Unis. Certes, le manufacturier italien bénéficie des expériences de course en GP3 (depuis 2010), mais aucun pneu F1 P Zero n’a encore tourné sur cette piste faite de longues lignes droites, combinées à une section plus lente et technique, le “Stadium”. Il convient donc de trouver un compromis pour les réglages, alors les pneus doivent composer avec une palette de vitesses et de conditions assez large. Une bonne traction est nécessaire dans les virages lents et à moyenne vitesse pour réaliser un bon tour, ce qui pourrait convenir à la Ferrari. Mais attention : trouver les bons réglages, offrant performance et durabilité aux pneus, est crucial à Hockenheim. Si le thermomètre grimpe (ce qui est peu probable ce week-end), l’arrière sera particulièrement sujet à la dégradation en raison du besoin constant de traction et des niveaux relativement élevés d’appui. Une configuration peu favorable à la F2012, qui  s’est certes montrée compétitive lors des trois derniers Grands Prix (avec un Alonso ayant chaque fois mené la course un temps – et jusqu’au drapeau à damier à Valence) mais semble relativement gourmande en gomme (souvenons-nous des fins de course difficile de Fernando à Montréal et Silverstone).

La difficulté sera de mettre les gommes en température pour le tour lancé en qualification, car la première partie du tour présente peu de virages (un point à surveiller pour les Lotus, qui ont traditionnellement du mal à exploiter le plein potentiel des tendres). Comme à Valence, Pirelli proposera la combinaison “tendres/médiums”. Les simulations prévoient trois arrêts (s’il fait chaud, la dégradation sera importante), avec une séquence du type “tendres (usagés pour les dix premiers)/médiums/médiums”. Des écuries moins gourmandes en gomme, comme Sauber ou Lotus, pourraient toutefois choisir de ne s’arrêter qu’à deux reprises…

Pour saisir les défis pneumatiques du Grand Prix d’Allemagne, visionnez la vidéo 3D d’un tour de piste du circuit de Hockenheim proposée par Pirelli :

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