Alonso va-t-il accroître son avance ?

C’est bien simple : à l’exception du Canada où il a terminé 5ème, Fernando Alonso n’a plus quitté le podium depuis fin mai. Deux victoires (Allemagne et Europe), deux fois deuxième (Espagne et Grande-Bretagne) et une troisième place à Monaco. Le matador espère poursuivre sur sa lancée du Grand Prix d’Allemagne et enregistrer à Budapest sa 31ème victoire le jour où il fêtera ses 31 ans, ce qui ferait de lui l’égal de Nigel Mansell dans les statistiques, derrière Michael Schumacher (91 victoires), Alain Prost (51) et Ayrton Senna (41).

S’il clame toujours que sa monture n’est pas la meilleure du lot, il reconnaît que le tracé sinueux de Budapest (l’un des plus lents de la saison avec une moyenne de 196 km/h) devrait convenir à la F2012 : “L’auto est bonne en ce moment, elle n’a pas de point faible comme elle a pu en avoir en début de saison. Nous souffrions d’un manque de traction et de vitesse de pointe. Maintenant, je pense que nous sommes assez bons dans ces domaines. En Hongrie, avec ces virages lents, je ne vois pas pourquoi notre auto ne serait pas compétitive.” Pour améliorer la traction, justement, les suspensions sont réglées au plus souple, tout comme à Monaco. Les monoplaces ont également besoin d’un angle de braquage plus élevé pour les changements de direction, et sont donc souvent rigides à l’avant afin d’assurer la précision nécessaire pour garder la trajectoire. Mais gare à l’usure des gommes !

Red Bull sera-t-elle handicapée par la décision de la FIA ?

Après avoir examiné la cartographie des Red Bull lors du Grand Prix d’Allemagne sans pouvoir la déclarer illégale, la FIA clarifié cette semaine le règlement technique en imposant une cartographie moteur de référence et en encadrant plus strictement la variation du couple à moyen régime ainsi que le temps d’allumage. Jusqu’à présent, l’écurie de Milton Keynes aurait exploité une faille dans la réglementation pour alimenter le diffuseur en gaz d’échappement de façon constante, en vue de créer une zone de basse pression, ce qui augmente l’appui aérodynamique. En Hongrie, la RB8 ne disposera plus de cet avantage supposé : il sera intéressant de voir comment elle se comporte face à ses rivales sur un tracé qui lui convient traditionnellement bien (Sebastian Vettel avait signé le meilleur temps lors des deux dernières éditions). Si les Ferrari devraient être dans le coup, les McLaren et les Lotus préfèrent d’ordinaire les tracés avec davantage de courbes rapides. Sauf que la MP4/27 a reçu de substantielles évolutions à Silverstone puis Hockenheim…

Une occasion pour McLaren de tirer les marrons du feu

Hormis Michael Schumacher qui a remporté quatre fois le Grand Prix de Hongrie, ce sont les pilotes McLaren qui se sont imposés le plus souvent à Budapest : deux victoires pour Lewis Hamilton et Jenson Button (vainqueur l’an dernier), alors qu’Alonso, Webber et Räikkönen n’ont gagné qu’à une reprise. Si l’on ajoute que le circuit hongrois sourit traditionnellement à Woking (qui, lors des cinq dernières éditions, s’y est imposée à quatre reprises), une bonne performance des monoplaces chromées n’est pas à exclure. Elle est en tout cas indispensable si Hamilton veut rester dans la course au titre, lui qui accuse pas moins de 62 points de retard sur le leader Alonso (qui possède 86 points d’avance sur Button). Certes, le Cheval cabré peut courber l’échine, mais mieux vaut compter sur ses propres forces.

L’autre écurie aux couleurs grises, Mercedes GP, doit tout autant redresser la barre avant la pause estivale de cinq semaines. Lors des deux derniers Grands Prix, Schumacher et Rosberg n’ont inscrit que 13 points, alors que Räikkönen et Grosjean en ont ramené 32 dans l’escarcelle de Lotus…

Qualification et stratégie déterminantes

Les dépassements étant relativement difficiles sur le tourniquet hongrois, la pole position et la stratégie de course revêtiront une importance décisive. Avec la même allocation de pneus qu’à Hockenheim (tendres et médiums), on prévoit une stratégie à deux arrêts. “Dépasser est traditionnellement difficile, les pilotes auront donc là une belle opportunité de mettre en place leur stratégie pour gagner des positions en course, confirme le directeur de Pirelli Motorsport, Paul Hembery. De ce fait, le travail réalisé durant les essais libres sera vital pour la préparation de la stratégie de course. Une opportunité dont les équipes n’ont pas bénéficié ces derniers temps, en raison du mauvais temps lors des deux derniers Grand Prix.” S’il fera chaud et lourd la majeure partie du temps, on évoque des risques d’orage le dimanche. Assurément, le Grand Prix de Hongrie ne manque pas d’enjeux !

Retrouvez ci-dessous la vidéo de présentation du circuit du Hungaroring réalisée par Pirelli :

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