Motor Racing - Formula One Testing - Day 3 - Jerez, Spain

Pour sa première journée d’essais avec sa nouvelle équipe – la première fois qu’il roule en F1 sans un moteur Ferrari dans le dos – Felipe Massa s’est déclaré satisfait du deuxième chrono réalisé au volant de la Williams-Mercedes, même si les temps ne signifient pas encore grand chose à ce stade peu avancé de la saison. Le pilote brésilien nous a semblé très en confiance tout au long de l’entretien qu’il a accordé aux innombrables journalistes présents à Jerez. F1i était en première ligne pour poser les questions et vous rapporter ses propos.

Avez-vous éprouvé un sentiment particulier en découvrant ce nouvel environnement ?

« Tout était nouveau pour moi en réalité, à part le circuit ! C’est sûr que la réglementation entraîne de grands bouleversements, y compris dans la manière de conduire, tandis que travailler avec une autre équipe c’est comme repartir à zéro, il y a tellement de nouveaux visages autour de moi… Mais je suis convaincu que c’était le bon moment pour changer et que Williams est une écurie ambitieuse, très professionnelle, bien décidée à redresser la barre. La voiture elle-même se comporte bien. Nous avons rencontré quelques petits pépins techniques, mais c’est normal au début des essais, a fortiori avec les profondes modifications imposées par les nouvelles règles. Passer au moteur V6 turbo représente une énorme différence et il va falloir adapter mon style de pilotage, sachant que les autos ont aussi beaucoup moins d’appui aérodynamique qu’auparavant. J’ai déjà remarqué qu’elles glissent davantage et qu’on ne pourra pas attaquer comme l’an dernier, sauf peut-être en pneus neufs, quand on dispose d’un peu plus d’adhérence. Côté moteur, le couple plus important exige une gestion particulière de l’accélérateur et de la boîte de vitesses à 8 rapports pour éviter des pertes de motricité : en passant un rapport plus rapidement, on peut gagner du temps au tour. C’est vraiment une ère nouvelle qui commence. »

Comment estimez-vous vos chances par rapport à la concurrence cette saison ?

« Il est trop tôt pour les évaluer, c’est sûr : quand on voit passer les voitures propulsées par des moteurs différents, on a l’impression qu’elles évoluent dans trois catégories spécifiques tant leurs comportements sont contrastés. Mais je suis confiant dans les capacités de l’équipe Williams à tirer profit de cette nouvelle donne. Ils possèdent l’expérience, ils ont recruté des grands professionnels et d’autres vont encore arriver (dont une figure familière pour Felipe, son ingénieur-fétiche Rob Smedley, ndlr). Actuellement, tous les teams ont des problèmes à résoudre, nous sommes en phase d’apprentissage des nouvelles voitures et des moteurs hybrides. Mercedes semble avoir un coup d’avance et je me réjoui donc d’avoir opéré ce choix. Demain, j’espère encore faire des kilomètres afin de nous rendre à Bahreïn avec une feuille de route claire : travailler en priorité la fiabilité, tenter de simuler des distances de course, privilégier l’endurance sur la performance. A Melbourne, il y aura un beau coup à jouer pour ceux qui seront à l’arrivée : de gros points, peut-être un podium. Je suis gonflé à bloc ! »

En quoi votre expérience va-t-elle être utile à Williams : vous voilà leader de l’écurie, enfin !

« Mon expérience d’une grande équipe va certainement permettre à Williams de s’améliorer dans certains domaines. Chaque team possède ses propres méthodes de travail, mais j’ai déjà identifié des détails où je pourrai apporter ma pierre à l’édifice. Maintenant, il faut apprendre à se connaître, à se faire confiance, à s’écouter. Mon statut de vétéran m’autorise à prendre des initiatives et à tirer l’équipe vers le haut, en nous appuyant sur des recettes dont je connais le bien-fondé. Avec l’introduction du nouveau règlement, l’expérience est d’autant plus importante. Valtteri Bottas est un gars simple, très calme, et il a accompli une excellente première saison avec un matériel peu compétitif. Nous allons bien collaborer et participer ensemble au développement de l’auto, sans aucun doute. Il représente un bon investissement pour le futur, même si j’ai encore quelques belles années devant moi. »

Qu’avez-vous éprouvé en apprenant la mise en éveil de Michael Schumacher ?

« Un grand soulagement, tout en sachant que ce n’est que le début d’un long processus. Je prie tous les jours pour Michael, il est comme un grand frère pour moi et je lui souhaite de pouvoir revenir parmi nous, sur les circuits, pour voir et écouter les F1 en bord de piste, dans l’environnement qu’il aime. Il est costaud et je sais par expérience que la convalescence d’un sportif de haut niveau va toujours plus vite que pour le commun des mortels, je l’ai vécu moi-même après mon accident en 2009. Je pense très fort à lui et à ses proches. »

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