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Respect mutuel entre le champion et Verstappen, leader d’une nouvelle génération.

Depuis ses débuts chez Minardi (12ème au Grand Prix d’Australie 2001 à Melbourne), Alonso a vu la F1 considérablement évoluer, y compris vis-à-vis des jeunes pilotes désireux d’y accéder. A ses yeux, parvenir jusqu’à la discipline-reine n’a jamais été aussi rapide et facile qu’aujourd’hui, avec des espoirs comme Max Verstappen et Lance Stroll qui font le grand saut de la F3 à la F1, sans grande expérience de la monoplace. Et certains, dans le cas du Hollandais, sont capables de trouver leur rythme d’entrée de jeu.

A ses yeux, parvenir jusqu’à la discipline-reine n’a jamais été aussi rapide et facile qu’aujourd’hui, avec des espoirs comme Max Verstappen et Lance Stroll qui font le grand saut de la F3 à la F1, sans grande expérience de la monoplace.

« A l’époque du karting, je devais avoir huit ou neuf ans quand je regardais Ayrton Senna et Alain Prost se battre au volant de leurs McLaren-Honda. Je me souviens avoir été très tôt inspiré par leurs exploits et c’est ce qui m’a en partie poussé à faire carrière en sport automobile. »

 « Plus tard, quand je courrais dans les catégories inférieures, c’était la grande époque de Michael (Schumacher). Alors, forcément, quand vous le voyez marcher pour la première fois dans le paddock, respect ! Puis, un jour, vous vous retrouvez sur la même grille de départ que lui, puis au même briefing, bref vous partagez son monde. »

« Je me souviens aussi quand Giancarlo Fisichella et Jarno Trulli sont arrivés en F1. A l’époque, j’étais encore en karting en Italie, un terrain où ils avaient tout gagné. Ils étaient perçus comme les deux dernières grandes références nationales et les voir évoluer au volant de ces machines avait quelque chose d’impressionnant. Ils devaient être très affutés physiquement, s’entrainaient tous les jours et, malgré cela, je les voyais épuisés à l’arrivée des courses. »

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Le duel Alonso – Schumacher, en 2006, est resté dans les annales.

 « Dans ce temps-là, la F1 avait encore ce quelque chose d’inaccessible. En tant que jeune pilote, en Formule 3 ou ailleurs, jamais vous n’imaginiez vous retrouvez là-dedans un jour à cause du niveau de préparation que le pilotage imposait. Le talent était une chose, vous en aviez évidemment besoin, mais les contraintes physiques étaient telles que vous deviez être à 110 % pour y arriver. C’est beaucoup moins le cas de nos jours. »

Interrogé à propos de Verstappen, dont le style agressif a suscité plus d’une critique de la part de pilotes plus expérimentés, Alonso admet avoir eu le même caractère à ses débuts, désireux qu’il était de bousculer l’ordre établi par les têtes pensantes de la F1.

« A mes débuts, vous respectiez logiquement des pilotes comme Schumacher, confie-t-il. Le fait de pouvoir être en piste avec lui, l’affronter roues contre roues avait quelque chose de presque mystique. Mais au fur et à mesure, vous apprenez à connaitre le personnage et cela vous permet… non pas de jouer mais de l’appréhender un peu mieux. »

« En conférence de presse ou sur un podium, par exemple, j’ai appris comment le rendre nerveux. Rien de bien méchant mais je me suis toujours efforcé de paraître sûr de moi dans chacune de mes apparitions avec lui. Je crois que ça l’affectait un peu. Et il répondait à sa manière, en célébrant davantage une victoire conquise en Espagne ou sur un terrain qui comptait pour Renault. Au fond de moi, je savais qu’il ne faisait pas ça par hasard. »

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Shanghai 2006 : le « Baron Rouge », tout sourire, les pilotes Renault beaucoup moins. 

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