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 La « vieille garde » aura-t-elle toujours la cote en 2017 ?

Si, aujourd’hui, le Kaiser ne courre plus, les seuls autres pilotes à avoir gagné un titre mondial depuis l’arrivée d’Alonso – Kimi Raïkkönen, Lewis Hamilton et Sebastian Vettel – seront toujours sur la grille en 2017. L’Espagnol, qui a débuté à l’époque des moteurs V10 – avec lequel il fut sacré sur Renault en 2005 suivi d’un deuxième titre l’année suivante propulsé par un V8 – déplore toutefois qu’à cause de la direction technologique prise par la discipline, les années d’expérience ne soient plus autant valorisées qu’avant.

« Il est évident que le règlement actuel nous a demandés pas mal d’adaptation. En cela, je crois qu’il facilite l’accès à la F1 aux jeunes générations. Aujourd’hui, un pilote qui passe beaucoup de temps dans un simulateur ou devant sa Playstation sera plus rapidement préparé et a des chances d’obtenir un volant. Et vu que les monoplaces sont devenues plus lentes et délicates à piloter, les ressentis de la simulation n’ont jamais été aussi proches de ceux d’une vraie monoplace. »

« Avant, la Formule 1 était réservée exclusivement aux héros et aux grand garçons. En 2003 ou 2004, vous deviez en manger, des vitamines, pour piloter une F1 à 16, 17 ou même 20 ans ! Maintenant, vu que les voitures sont moins contraignantes, vous pouvez être affuté dés les essais hivernaux. »

S’il peut être critique, le double champion du monde maintient que le niveau requis par la Formule 1 demeure aussi élevé qu’à ses débuts, l’une des raisons étant que les jeunes pilotes doivent – pour la plupart – être performants très tôt sous peine de passer à la trappe.

« La F1 attire toujours autant les meilleurs, à la différence qu’ils n’ont plus besoin d’autant de temps qu’avant pour se familiariser avec la catégorie, déclare Alonso. Ils n’ont pas besoin de beaucoup de temps pour être à 100% dans la voiture ou de deux voire trois ans pour être au top de leur forme. La plupart des jeunes qui nous arrivent peuvent être à 100% dés leur deuxième Grand Prix. »

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Remplaçant au pied levé à Bahrein, Vandoorne roulera aux côtés de l’Espagnol cette saison.

Bien qu’il concède ne plus trouver autant de plaisir qu’avant au volant d’une F1, le pilote McLaren n’envisage pourtant pas un instant la retraite et se verrait bien arpenter les grilles encore quelques années.

« Mmh, voyons voir… le problème ne vient pas de l’âge. Michael (Schumacher) a fait son come-back à 41 ans, Kimi (Raïkkönen) en a eu 37 cette année donc j’ai encore un peu de temps devant moi (rires) ! Mais, pour ça, j’ai besoin de ressentir l’adrénaline et de retrouver mes sensations de ‘pure driving’. »

En F1, on roule à l’économie, pour les pneus, le carburant, la batterie et c’est forcément frustrant. Mais cette année promet d’être assez différente avec les nouvelles voitures.

« Malheureusement, piloter à l’instinct n’a plus vraiment sa place en F1, déplore-t-il. Le kart reste une excellente alternative et vous permet d’aligner les tours sans se poser de questions, juste pour le plaisir de titiller le chrono. En F1, on roule à l’économie, pour les pneus, le carburant, la batterie et c’est forcément frustrant. Mais cette année promet d’être assez différente avec les nouvelles voitures. Il y a beaucoup d’attentes et d’espoirs d’avoir à nouveau une compétition plus excitante à tous les niveaux. Nous verrons comment ça évolue. »

Quant à savoir quels sont ses objectifs à courte terme, la réponse d’Alonso fuse : « « La victoire, encore et toujours ! Que ce soit en piste, dans un match de tennis ou en karting, la victoire fait partie de ma vie et j’en veux toujours plus. »

« J’espère, en définitive, que les changements de règlement vont porter leurs fruits cette saison, conclut l’Asturien. Pas juste en ce qui me concerne mais pour la F1 en général et pour son avenir à long terme. »

Traduit et adapté de l’anglais par Guillaume Alvarez.

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