C’est fou comme le Grand Prix d’Espagne semble déjà loin… Dès le dimanche soir, Fernando Alonso et son premier cercle se sont envolés pour Indianapolis et lundi matin le Matador entamait une folle quinzaine américaine. En ce jour de « carburation day » (le warm-up) à Indy, il fait le point avant les 500 Miles pour F1i.

« Quand tout semble sous contrôle, c’est qu’on ne va pas assez vite » ironise Mario Andretti, vainqueur d’Indy 500 en 1969 et Champion du monde de F1 neuf ans plus tard. Deux fois titré en Formule 1 et double lauréat du Grand Prix de Monaco (en 2006 avec Renault et en 2007 pour McLaren), Fernando Alonso est en quête de la « triple couronne » avant de tenter un jour d’ajouter les 24 Heures du Mans à son palmarès. Il misera gros sur le speedway dimanche avec l’ambition de jouer la gagne.

Comment est née cette idée un peu dingue ?

Au petit-déjeuner à Melbourne, quand on a réalisé que le début de saison se présentait mal pour McLaren-Honda. Zak Brown m’a parlé d’Indy, comme ça, sans avoir l’air d’y toucher, pour voir si cela m’intéressait. Quand j’ai dit pourquoi pas, il a plutôt évoqué une participation éventuelle en 2018… On en a reparlé le lendemain, il m’a dit qu’il allait voir avec Honda. Quelques jours plus tard, tout était bouclé : en 48 heures, il a convaincu Honda, Andretti et les organisateurs. Je n’en revenais pas !

Jenson et Stoffel sont capables de faire du bon boulot à Monaco : bonne chance à eux, mais en même temps je suis bien content d’avoir la chance de vivre cette fantastique expérience.

Est-ce une façon de te distraire de tes déboires en F1 et de faire de la publicité positive pour McLaren et Honda ?

Honda est performant en IndyCar et la passerelle était tentante à franchir. Maintenant, je n’ai pas besoin de me consoler de la passe difficile que nous vivons en F1 car je suis un professionnel, mais le challenge a quelque chose d’irréel : pouvoir courir à Indy en tant que pilote de F1 en activité… Même si cela me fait rater Monaco, où McLaren possède de bonne chance de marquer des points, je ne me sens pas coupable de délaisser les miens en sachant que Jenson et Stoffel sont capables de faire du bon boulot. Bonne chance à eux, mais en même temps je suis bien content d’avoir la chance de vivre cette fantastique expérience.

Est-ce un « one shot » ou envisages-tu d’y revenir si tu ne gagnes pas cette année, voire de privilégier l’IndyCar dans le futur ?

Non, je ne pense pas revenir à Indy dans l’immédiat, mon ambition reste de remporter un troisième titre mondial en F1. La saison prochaine, je voudrai me consacrer totalement aux Grands Prix car Indy tombe toujours pendant le week-end de Monaco. L’opportunité s’est présentée cette année-ci dans un contexte un peu particulier, mais je n’ai pas de plan à long terme en IndyCar. Peut-être plus tard dans ma carrière : chaque chose en son temps.

McLaren a adopté ses couleurs originelles et ses sponsors actuels pour relever ce formidable défi.

Réagir à cet article