Après trois saisons de F1 et 58 départs en Grand Prix, puis deux années en tant que pilote d’essais chez Ferrari, Jean-Eric Vergne (27 ans) a décidé de tourner le dos à la Formule 1 pour relancer sa carrière sur deux fronts : en Formula E et en WEC. Rencontre avec celui qui fut un des meilleurs espoirs de la filière Red Bull, contraint de céder son baquet il y a deux ans à un certain Max Verstappen.

Avais-tu la possibilité de poursuivre ta collaboration avec Ferrari ?

Sans aucun doute, mais si c’est pour faire du simulateur le restant de ma vie, cela n’avait pas beaucoup d’intérêt. La Scuderia m’avait recruté pour mon expérience de simulation avec Red Bull à Milton Keynes et j’ai pu aussi participer à des essais privés, notamment les tests avec Pirelli. Mais les perspectives d’avenir avec Ferrari étaient floues et d’autres opportunités exigeaient que je fasse un choix. En suivant les conseils de mon manager, Julian Jakobi, j’ai décidé de refermer le chapitre Formule 1 pour aller de l’avant.

Quel est le programme prioritaire : la Formula E ou le WEC ?

Quand j’ai signé avec Techeetah pour la Formula E, je savais que je devrais m’y consacrer à fond parce qu’il s’agit d’un projet à long terme. Des investisseurs chinois (CMC, pour China Media Capital) ont racheté la franchise du team Aguri et m’ont proposé de devenir partenaire de l’équipe. Mark Preston, le team principal issu de Super Aguri (un ancien de la F1 chez McLaren et Arrows), possède maintenant les moyens de bien faire, d’autant que nous avons conclu un accord avec Renault pour disposer de leur unité de puissance.

Des investisseurs chinois (CMC, pour China Media Capital) ont racheté la franchise du team Aguri et m’ont proposé de devenir partenaire de l’équipe.

Le groupe propulseur Renault, un bon plan…

C’est le meilleur package, même si nous sommes clients et nous ne pouvons pas faire des essais privés comme le constructeur (qui a récupéré nos jours de tests pour faire du développement). Pour compenser, nous avons repris le simulateur de Formula E à Monaco, où nous pouvons tester les stratégies, les récupérations d’énergie, mais pas vraiment les réglages châssis.

Tu es présent en Formula E depuis la saison 1 : comment as-tu vécu l’évolution du championnat ?

La compétition électrique monte en puissance, c’est certain, et faire partie de l’aventure est très motivant : il y a toute une génération de pilotes très professionnels, qui n’ont pas vraiment eu leur chance en F1, et cela procure un niveau très élevé. Les constructeurs sont de plus en plus impliqués, car l’industrie automobile se dirige vers l’électrification, et cela donne une vraie légitimité à la Formula E. Il ne faut surtout pas la comparer avec la F1, mais c’est un tout autre concept qui a un énorme potentiel d’avenir.

JEV et son manager Julian Jakobi ont préféré renoncer à la F1 pour privilégier la Formula E.

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