Vainqueur de l’ultime ePrix de la saison 3 du championnat FIA de Formula E à Montréal, Jean-Eric Vergne s’est confié à F1i sur la nouvelle orientation donnée à sa carrière et sur cette équipe Techeetah qu’il porte à bout de bras. Rencontre décontractée avec un JEV épanoui après avoir tourné sans état d’âme la page de la F1 pour mieux relever le nouveau défi électrique !

Comment va JEV ? Cette première victoire en Formula E tombe à point nommé, pas vrai ?

Pour toute l’équipe, c’est un formidable facteur de motivation, cela prouve qu’on peut gagner à la régulière au terme de notre première saison. On a été dans le coup, il y a eu des hauts et des bas, mais finir sur un tel succès, c’est très encourageant pour la suite. C’est toujours bien de gagner la dernière, maintenant nous sommes invaincus pour six mois !

La saison 4 commence en décembre à Hong Kong, en effet : comme vas-tu l’aborder ?

Très différemment des précédentes. J’ai pris le train en marche en Formula E, pendant la saison 1 pour remplacer Franck (Montagny) chez Andretti et j’ai fait la pole position dès ma première apparition en Uruguay. Je sortais tout juste de la F1, mais j’ai rapidement compris le mode d’emploi, avec un pilotage qu’il faut adapter aux contraintes de la FE : gestion de l’énergie, équilibre des freins, adhérence limitée. Un autre challenge, sans doute moins excitant en termes de sensations pures, mais pas inintéressant sur le plan intellectuel.

Bon, après le team Andretti n’a pas vraiment évolué dans la bonne direction et j’ai été recruté par DS Virgin. Je me suis très bien entendu avec les gens de DS, dont l’approche enthousiaste et professionnelle mérite d’être soulignée, beaucoup moins bien avec les Anglais de Virgin Racing qui dirigeaient l’écurie… Quant on a voulu me remplacer à Buenos Aires (au profit de José Maria Lopez, ndlr) alors que les médecins de la FIA m’avaient déclaré bon pour le service, j’ai compris que je n’étais pas vraiment soutenu et j’ai décidé d’aller voir ailleurs. Je suis quand même monté sur le podium à Paris, mais globalement les résultats ont été décevants.

Comment s’est présentée cette opportunité avec Techeetah ? D’où sort cette équipe ?

Il s’agit de l’ancienne structure Aguri qui a été rachetée par des investisseurs chinois. L’été dernier, ma carrière était un peu à la croisée des chemins sans véritable débouché en F1 chez Ferrari où j’étais essayeur. Suivant les conseils de mon manager Julian Jakobi, j’ai pris la décision de tourner la page des Grands Prix et de me consacrer à fond à la Formula E dont la montée en puissance était prévisible. Maintenant que les constructeurs affluent, les projecteurs médiatiques se braquent sur nous… Et ce n’est que le début !

L’ambiance amicale du paddock de Formula E convient bien à JEV.

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