Aucun pilote n’aime finir une course de la façon dont je l’ai fait à Monza. J’ai été très choqué de perdre le contrôle de la voiture et l’accident a été assez conséquent.

Heureusement, les voitures de Formule 1 sont incroyablement solides de nos jours. C’est grâce à la façon dont elles sont construites que j’ai pu m’extraire de la voiture rapidement, et surtout m’en sortir avec quelques égratignures et des douleurs au dos et à la nuque.

Pour ce qui est de l’accident en tant que tel, j’ai senti que quelque chose n’allait pas dès le départ. J’ai lutté dès le début et j’avais une sensation étrange. Dans ces cas-là, je laisse mon équipe essayer de trouver le problème et je m’en accommode. C’est la course et il faut malgré tout faire de son mieux.

Comme je l’ai dit, quand j’ai eu le problème avec les suspensions, cela a été un sacré choc. J’ai abordé la zone de freinage et j’ai tout perdu. J’ai senti que quelque chose n’allait pas juste en dessous de moi. J’ai senti que les roues arrières n’allaient pas dans la bonne direction pendant que je freinais, et à partir de ce moment, je n’étais plus qu’un passager.

Les bordures sont plutôt hautes à Monza, donc quand la voiture a heurté la bordure, j’ai été projeté en l’air. J’avais peur que la voiture ne se retourne, et je peux m’estimer heureux que ça n’ait pas été le cas. Ça aurait pu être bien pire.

C’était un gros impact et il m’a fallu une minute pour reprendre conscience une fois la voiture arrêtée. J’ai senti de la douleur alors je suis resté où j’étais quelques instants, histoire de me remettre les idées en place. Puis j’ai retrouvé mes esprits, je suis sorti de la voiture et j’ai pris la direction du centre médical. Et c’en était fini de mon Grand Prix d’Italie.

Après la course, il a été établi qu’il y avait eu un problème avec les suspensions arrières. Il faut réussir à considérer ça comme un évènement de course comme un autre, ça arrive. Je suis toujours un peu tendu au niveau de ma nuque et de mon dos mais je pense que ça partira dans les jours à venir. Sinon, je devrai faire avec pour la lourde préparation du Grand Prix de Singapour.

C’est vraiment dommage que ça se soit passé. C’est facile à dire maintenant, mais je pense qu’on aurait pu faire une bonne course à Monza.

On avait amélioré la voiture tout au long du week-end et je la sentais bien en qualifications. Pendant la course, Daniel Ricciardo a prouvé qu’on avait une bonne vitesse et aurait pu marquer des points s’il n’avait pas eu ses propres problèmes en fin de course.

Je partais sur une stratégie différente, à deux arrêts, et je pense que ça aurait pu bien fonctionner. Nico Rosberg a fait une course similaire à celle que j’avais prévu de faire et il a eu une bonne vitesse, donc j’aurais peut-être pu marquer des points si j’avais pu finir la course.

C’est malheureux de quitter Monza sans points parce qu’il aurait été très bon de finir aux avant-postes devant notre public, mais ces choses arrivent. Tout avait bien fonctionné à Spa et semblait marcher à Monza jusqu’à l’accident donc je ne pense pas qu’il y ait lieu de tirer la sonnette d’alarme. Les améliorations apportées à la voiture marchent bien, la vitesse s’améliore, et toute l’équipe travaille vraiment bien en ce moment. Il y a beaucoup de motifs de satisfaction.

J’ai été très occupé depuis Monza, donc je vais essayer de me reposer autant que possible pour éliminer tous les restes de l’accident.

Je me suis rendu à Magny-Court avec Red Bull France pour un évènement, où j’ai conduit une triplace, puis je suis passé par Paris pour participer au lancement d’un livre de cuisine avec Pirelli. C’était plutôt intéressant ! Maintenant, je pars pour la Pologne pour participer à un showcar run avec Red Bull Racing, et ensuite je rentrerai à Milton Keynes pour préparer le Grand Prix de Singapour sur le simulateur. La semaine va être intense.

Je pars pour Singapour mardi prochain. On peut dire que c’est un voyage vers l’inconnu pour moi. La course de nuit va sans doute impliquer un aménagement d’horaires de sommeil pour s’y faire. Le circuit sera également tout nouveau pour moi.

J’ai tout de même assez hâte d’y être. Il y a encore beaucoup de courses avant la fin de la saison, j’adore être au volant de la voiture et toute l’équipe va dans le bon sens. A l’heure actuelle, c’est tout ce que je demande.

Jean-Eric Vergne, avec Red Bull.

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