Un jour après la défaite des Bleus face à l’Espagne en Coupe d’Europe de football, les pilotes français n’ont guère pu faire mieux que leurs collègues à crampons sur l’asphalte brûlant de Valence.

Romain Grosjean

Malgré un presque sans-faute, Romain Grosjean a quitté Valence sans le moindre point, trahi par l’alternateur de sa Lotus Renault. Cette fois, le Français n’a rien à se reprocher, que du contraire : une manœuvre audacieuse mais réussie sur Pastor Maldonado au premier virage, un dépassement plein de sang-froid sur Hamilton au 9ème tour après avoir attendu le moment opportun, un arrêt au stand opiniâtre. Du grand art ! Certes, le débutant s’est fait griller la politesse par ce diable d’Alonso au restart après la rentrée de la voiture de sécurité, mais c’est le métier qui rentre… D’ailleurs, aurait-il tenté de résister à cette manœuvre pour le moins agressive de l’aveu même d’Alonso (les deux voitures se sont touchées) qu’on lui aurait reproché sa fougue.

Avant de devoir jeter l’éponge, Romain semblait économiser ses gommes, attendant sagement son heure pour doubler Alonso et filer sans doute vers sa première victoire. S’il n’a pas gagné aujourd’hui, Grosjean a marqué les esprits par sa maturité.

La note de Romain : 9/10

Jean-Eric Vergne

Un Grand Prix à oublier pour Jean-Eric. Qualifié non loin de son équipier (en 18ème position), le Français effectuait une course relativement terne (il était chaussé de pneus durs) jusqu’au 28ème tour. A ce moment-là, alors qu’il revenait sur Heikki Kovalainen, JEV est allé percuter la Caterham en pleine ligne droite : dans le feu de l’action, il pensait avoir dépassé la monoplace verte… L’erreur coûte cher au pilote Toro Rosso, fautif, qui a dû abandonner et qui sera rétrogradé de dix places sur la grille de départ du Grand Prix de Grande-Bretagne.

C’est la deuxième faute directe de Jean-Eric après son crash lors des essais libres du Grand Prix du Canada. Attention à ne pas accumuler les bévues, car ce n’est pas le genre de la maison – et encore moins d’Helmut Marko – d’apprécier ce genre de performance brouillonne.

La note de Jean-Eric : 5/10

Charles Pic

En l’absence de Timo Glock, Charles Pic était le seul représentant de Marussia au départ du Grand Prix d’Europe. Malgré cette pression sur ses épaules, le Français n’a pas craqué, même si son accrochage avec une HRT l’a obligé à rentrer au stand et à changer de pneus plus tôt que prévu. Au final, il termine à deux secondes de la seconde Caterham et devant les deux HRT.

On ne peut que regretter que le manque de compétitivité de la Marussia (dont le meilleur temps en course est plus lent que celui de la HRT de Karthikeyan !), qui a empêché Charles d’exprimer son talent sur un circuit qu’il connaissait.

La note de Charles : 7/10

Nicolas Carpentiers, depuis Valence.

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