Belle ambiance ce dimanche dans l’Albert Park de Melbourne, encore baigné par la douce chaleur de l’été indien austral. La foule des grands jours était au rendez-vous, avec quatre courses de Super Car V8 pour patienter jusqu’au départ du Grand Prix donné tard dans l’après-midi, afin de favoriser de bonnes audiences en Europe.

Les téléspectateurs matinaux n’auront pas été déçus car le spectacle fut à la hauteur de leur longue attente depuis le baisser de rideau au Brésil il y a plus de trois mois. Après le verdict toujours en pointillé des essais privés, que retenir de ce premier round ? McLaren a pris l’avantage sur Red Bull avec sa jolie MP4/27, performante et solide, tandis que la RB8 semble encore manquer de constance, incapable de bien exploiter les pneus sur un tour. Chapeau à Jenson Button, resplendissant de confiance, qui a déjoué les pièges après un départ parfait : Hamilton a été incapable de suivre le rythme de son équipier, puis s’est fait piéger en stratégie par Vettel. Même après l’intervention de la voiture de sécurité, Button a facilement fait le trou, avant de gérer calmement son avance jusqu’à l’arrivée. Maintenant, il peut voir venir et assurer un nouveau podium à Sepang dimanche prochain pour s’installer durablement en tête du championnat. La tête de Lewis en disait long sur sa déception, sa contre-performance australienne pouvant déjà laisser des traces psychologiques dans son duel avec Jenson.

Le champion en titre Sebastian Vettel est conscient d’avoir marqué de gros points (finir 2ème en partant 6ème, c’est du bonus) et Fernando Alonso, qui n’en revient pas d’avoir ainsi limité les dégâts, veut tirer vers le haut sa chère Scuderia. La situation est toutefois préoccupante pour Ferrari, ainsi que pour Mercedes dont la W03 est trop gourmande en pneumatiques et manque de fiabilité, tandis que Webber et surtout Massa ont déçu.

Reste le cas Lotus. Romain Grosjean a copieusement loupé son envol avant de se faire sortir par un Pastor Maldonado déchaîné au volant d’une Williams-Renault visiblement bien née. Kimi Räikkönen est revenu du diable vauvert, d’abord enfermé dans le peloton puis très combatif pour arracher in extremis une 7ème place inespérée pour lui qui s’élançait en 18ème position au départ.

Vivement la Malaisie pour voir si la hiérarchie McLaren/Red Bull/Lotus se maintient ou si Mercedes et Ferrari réagiront sur un tracé beaucoup plus significatif. Et même si les Français sont rentrés bredouilles, la vitesse de Grosjean en qualification, le brio de Jean-Eric Vergne mal récompensé en course et la belle régularité de Charles Pic à l’arrière font que les espoirs tricolores n’ont pas à rougir.

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