Il y a des jours, comme ça, où l’on ferait mieux de rester au lit… Le ciel était bouché au-dessus de Silverstone hier et les éléments se sont déchaînés aujourd’hui. Déjà qu’on n’a pas grand-chose à se mettre sous la dent le vendredi, cette fois c’était le scénario catastrophe. La piste était à ce point détrempée que les écuries ont préféré rester la plupart du temps au garage, histoire de préserver les gommes « extrême pluie » limitées à trois trains de pneus pour l’ensemble du week-end. Comme la météo s’annonce toujours aussi maussade demain et dimanche, c’est de bonne guerre, mais les spectateurs en ont été réduits à la portion congrue.

Encore fallait-il qu’ils aient pu accéder aux places de tribunes chèrement acquises… C’était la cohue sur les routes menant au circuit, avec des embouteillages inextricables causés par les parkings sous eau et les campings refusant du monde : 35 mm de pluie sont tombés en 40 minutes ce matin, ce fut l’apocalypse ! Du coup, l’ambiance n’était pas au beau fixe et du côté de l’organisation on tentait de parer au plus pressé, en guettant avec inquiétude des prévisions météorologiques toujours plus pessimistes pour le reste du week-end.

Sur la piste, le spectacle fut dont restreint, avec peu de tours accomplis. Pas de chance pour les pilotes du vendredi : Valtteri Bottas a toutefois précédé Pastor Maldonado sur la patinoire, tandis que Dani Clos se montrait proche de Pedro De la Rosa chez HRT, mais que dire du pauvre Jules Bianchi réduit à un seul petit tour d’installation ? La frustration était grande pour le vainqueur du Nürburgring en FR 3.5 la semaine dernière. Depuis le début de la saison, Jules n’a accompli qu’une cinquantaine de tours en quatre apparitions. Mais d’autres réservistes se morfondent derrière les écrans, comme Sébastien Buemi chez Red Bull ou Jérôme D’Ambrosio pour Lotus, même si de bonnes nouvelles pourraient être annoncées bientôt les concernant.

Certains pilotes ont tenté l’aventure en gommes intermédiaires, mais les conditions d’adhérence se sont avérées insuffisantes. On a eu notre lot de toupies et même de touchettes, y compris pour Fernando Alonso qui a planté le nouveau nez de sa Ferrari dans les pneus en sous-virant à Copse, alors que Bruno Senna a fracassé l’arrière de sa Williams piégé par l’aquaplaning. Pas de quoi remettre en confiance le sympathique Brésilien qui traverse une mauvaise passe, comme chacun sait, même s’il excelle souvent sur piste glissante. Après tout, le Grand Prix c’est dimanche.

Les teams n’ont pas pu vraiment tester les nombreuses modifications apportées depuis les usines toutes proches. Sachant que la pluie est au programme pour l’ensemble du week-end, quelques-uns se sont aventurés davantage que d’autres, en travaillant des réglages spécifiques, comme Schumacher et Rosberg chez Mercedes. Avec seulement une heure d’essais libres vraisemblablement sur le mouillé demain matin, les qualifications se présentent comme une véritable loterie sur un tracé rapide où il s’agira de calculer les prises de risques. Et comme on dit là-bas avec philosophie : « tomorrow is another day ».

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