Parmi les curiosités de cette saison 2012, le retour en forme de Lewis Hamilton est très attendu. L’an passé, on s’en souvient, le Champion du monde 2008 a vécu une période trouble et des problèmes personnels qui ont plombé ses performances sur la piste. Le contraste avec son équipier Jenson Button, qu’il avait pourtant dominé en 2010, était frappant. Parmi les explications, l’équilibre du rouquin anglais fait plaisir à voir : il semble épanoui dans cette écurie qui vient de prolonger son contrat pour trois ans, tandis que son premier cercle (manager, père et fiancée) fait figure de bloc autour de son champion. En prenant souvent l’ascendant en course sur son équipier la saison dernière et en commettant moins d’erreurs, Jenson a marqué 43 points de plus que Lewis (270 pour 227) alors qu’il s’était pourtant incliné treize fois contre six en qualification.

Hamilton est considéré comme intrinsèquement plus rapide par les observateurs, encore faut-il qu’il fasse preuve de constance en course pour concrétiser cette supposée supériorité. Depuis qu’il a pris ses distances avec son manager de père (Anthony Hamilton s’est habilement reconverti en coach de Paul di Resta), le jeune prodige a perdu de sa superbe et il a sans doute abusé des bonnes choses, sa relation houleuse avec une chanteuse à succès et ses excès nocturnes (comme au soir de sa victoire à Shanghai avec l’ami Sutil…) ayant eu des conséquences sur son comportement dans le paddock. Jadis enfant-chéri de la famille McLaren, Hamilton est désormais montré du doigt par rapport au bon élève Button. Son management (la société XIX Entertainment de Simon Fuller, plutôt spécialisée dans la gestion des carrières de stars du show-biz) a failli en brillant le plus souvent par son absence sur les circuits et Lewis en a tiré les conclusions qui s’imposent en intégrant dans son entourage l’expérimenté Didier Coton, l’homme de confiance de Mika Hakkinen, rompu aux méthodes de l’écurie McLaren et proche aussi des responsables de Mercedes. Le manager belge a pour mission de mettre de l’ordre dans la vie de son protégé et d’assurer son avenir (il est en fin de contrat), que ce soit en prolongeant à Woking ou en succédant à un certain Michael Schumacher du côté de Brackley…

Premier signe tangible de l’influence de Coton : Lewis vient de s’installer dans un appartement à Monaco, où est basé Aces Management dans laquelle son nouveau conseiller est associé avec Mika Hakkinen et Toto Wolff (le partenaire de Williams). Hamilton reconnaît qu’il s’ennuyait à Zurich, son point de chute précédent, et que Monaco présente de nombreux avantages pour faciliter sa préparation. Reste à confirmer sur la piste que le nouveau Lewis est arrivé, plus mûr, plus serein, mais toujours aussi rapide.

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