Formula 1 Grand Prix, Spain, Sunday Race

Red Bull prendra-t-elle sa revanche ?

En Australie, il y a une semaine, au terme des qualifications qui avaient vu Sebastian Vettel décrocher la pole position avec une confortable avance (sept dixièmes sur le premier pilote non Red Bull), on pensait voir s’échapper la RB9 le lendemain, tel un diable de Tasmanie. Il n’en a rien été, notamment parce que les températures ont brusquement chuté le jour de la course par rapport au samedi, et également parce que la Red Bull usait ses gommes plus vite que ses rivales. Outre un bitume plus abrasif et des courbes rapides, Sepang offre aussi des températures nettement plus élevées que Melbourne (d’où de grandes exigences en refroidissement), dans lesquelles la Red Bull semble délivrer tout son potentiel. En outre, Mark Webber est souvent très à l’aise sur ce circuit dessiné par Herman Tilke.

Lotus refera-t-elle le coup de Melbourne ?

La victoire de Kimi Räikkönen en Australie a tenu à une excellente stratégie, rendue possible par la capacité de la Lotus à économiser ses gommes tout en roulant vite. Or Sepang est précisément un tracé très exigeant pour les pneumatiques : Pirelli y apportera les durs et les médiums pour répondre aux températures extrêmes et à l’abrasivité de la piste. L’écart entre les deux mélanges devrait tourner entre 0,5 et 0,7 seconde au tour. Si tous les pilotes avaient observé trois pitstops l’an passé (la course s’était toutefois déroulée sous la pluie), les simulations montrent qu’une stratégie à deux arrêts est en principe plus rapide de 3 à 4 secondes, ce qui est plutôt serré…

Idéalement, il faudrait partir en médiums, en chausser un nouveau train aux environs du 16ème tour (si on a réussit à en conserver un frais après les essais) et enfin mettre les durs au 34ème passage pour aller jusqu’au bout. Le premier relais à Sepang est critique car la voiture embarque 150 kg d’essence : il faut donc éviter de trop solliciter les pneus avec une monoplace très lourde.

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La pluie avait joué en faveur de Fernando Alonso l’an passé… Qu’en sera-t-il cette année ?

Dès lors, la question qui est sur toutes les lèvres à Kuala Lumpur est la suivante : la Lotus E21 sera-t-elle capable d’effectuer un passage de moins par les stands ? C’est possible. Les noir et or devront d’abord vérifier lors des essais libres si le pneu dur est assez rapide pour être utilisé plus tôt et économiser ainsi une vingtaine de secondes. L’an dernier, c’est Räikkönen qui avait signé le tour le plus rapide, au volant d’une monoplace à l’aise par forte chaleur…

Première véritable hiérarchie ?

Reste que toutes les belles prédictions des écuries pourraient être remises en cause par la pluie, grande spécialité locale… L’an passé, Fernando Alonso s’était imposé dans des conditions dantesques (le Grand Prix avait été interrompu pendant 52 minutes !) alors qu’il s’était élancé de la huitième place sur la grille, décrochant son troisième succès malais (ce qui en fait le pilote le plus titré en Malaisie, devant Vettel et Räikkönen, double vainqueur).

Si la pluie ne vient pas s’en mêler, ce deuxième Grand Prix du calendrier– mais le premier sur un véritable circuit – devrait donner une image plus significative de la hiérarchie entre les monoplaces. C’est que beaucoup de questions restent encore en suspens… La Red Bull a-t-elle excessivement privilégié l’appui maximal au détriment de sa gestion pneumatique ? Quelle est la réelle compétitivité des Mercedes, qui n’étaient pas encore bien équilibrées à Melbourne ? La Ferrari F138 est-elle réellement au niveau de la Lotus en vitesse pure et a-t-elle comblé son handicap en qualification ? Quelle est l’ampleur du travail à mener sur la McLaren et la Williams ? Romain Grosjean saura-t-il mettre de côté sa décevante prestation en Australie sans se mettre trop de pression ? Jules Bianchi et Marussia continueront-ils à dominer les Caterham ?

Autant d’interrogations qui trouveront tout ou partie de leurs réponses dans quelques jours !

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