Le dimanche matin, Eric s’attable avec une personnalité du paddock pour F1i. A Singapour, on peut plutôt parler de « brunch with » étant donné le décalage horaire imposé par le respect du timing européen. Pas grave : en bon Australien, son invité du jour est habitué au jet-lag.

(L to R): Eric Silbermann (GBR) Journalist with Alan Jones (AUS). 17.04.2016. Formula 1 World Championship, Rd 3, Chinese Grand Prix, Shanghai, China, Race Day. - www.xpbimages.com, EMail: requests@xpbimages.com - copy of publication required for printed pictures. Every used picture is fee-liable. © Copyright: Price / XPB Images

Avec sa chemise blanche immaculée et son pantalon bien repassé, il pourrait passer pour n’importe quel officiel de la FIA. Sauf qu’Alan Jones a été Champion du monde de F1 en 1980 et qu’il ne manie toujours pas la langue de bois.

Vous avez offert à Williams son premier titre et, quand vous avez quitté l’équipe, Frank et Patrick Head ont donné l’impression de chercher votre sosie : un attaquant sans complexe.

C’est gentil. Il est vrai que Keke (Rosberg) puis Nigel (Mansell) correspondaient un peu à cette description. J’ai eu la chance de vivre chez Williams une période bénie, durant laquelle l’écurie était partie de rien pour arriver au sommet en l’espace de deux ou trois saisons. Nous avons grandi ensemble, c’est ce qui a rendu ce premier titre très gratifiant.

Vous en conservez des souvenirs émus ?

Bien sûr. Frank, Patrick et moi étions quasiment de la même génération et nous étions habités par cette farouche volonté de réussir. Ils avaient la faculté de me pousser à donner le meilleur de moi-même. Nous étions vraiment amis et cela facilitait les choses. Quand je touchais un rail, Patrick ne prenait pas de gants pour me dire ce qu’il en pensait !

Frank, Patrick et moi étions quasiment de la même génération et nous étions habités par cette farouche volonté de réussir. Ils avaient la faculté de me pousser à donner le meilleur de moi-même.

Cela vous avait pris du temps d’obtenir un bon volant. Une fois le titre en poche, vous vous êtes retiré, puis vous êtes revenu… Pourquoi cette valse-hésitation ?

Nous autres Australiens, nous devons traverser la planète pour revoir notre famille, ce qui signifie que ceux qui tentent l’aventure en Europe sont particulièrement motivés. Je m’étais bien intégré en Angleterre, mais dès que j’ai pu, j’ai acheté une maison en Californie pour retrouver un climat plus clément. Frank m’appelait quand même pour me faire tourner en plein hiver à Silverstone et je ne rechignais pas à l’ouvrage : je sautais dans un avion, je faisais la séance d’essais, et puis je repartais au chaud !

jones_1980_holland_03_bc-e1471645963514

Titré avec Williams en 1980 avant de tirer sa révérence… puis revenir.

Réagir à cet article