Ambassadeur de Renault Sport, Alain Prost était à Moscou ce week-end.

A deux ans – théoriquement – du Grand Prix de Russie prévu dans la ville de Sotchi, sur un circuit empruntant les installations olympiques des J.O. d’hiver de 2014, l’inauguration du « Moscow Raceway » le week-end passé par les World Series by Renault a constitué en soi un événement. C’est en effet la première fois qu’un meeting international digne de ce nom était organisé en Russie, désormais dotée d’un circuit moderne. Certes, le Moscow Raceway n’a pas totalement convaincu : la piste est très technique et ne favorise guère les dépassements. Mais les infrastructures sont impressionnantes, faisant entrer la Russie dans le sport automobile du XXIe siècle.

Cela devrait permettre aux pilotes russes de profiter de ce terrain de jeu pour progresser. Les représentants locaux n’ont guère brillé en FR 3.5 (le meilleur d’entre eux, l’ancien champion de la discipline Michael Aleshin, s’est contenté d’une 8e place en deuxième manche), mais les deux succès du jeune Daniil Kvyat (18 ans) en FR 2.0 sous les couleurs du Red Bull Junior Team annoncent des lendemains qui chantent. Parallèlement à ces premières courses, des démonstrations ont eu lieu sur le raceway ou dans les rues de Moscou, avec Charles Pic au volant de la Marussia ou encore Vitaly Petrov sur la Caterham, tandis que Lewis Hamilton (McLaren) et Giancarlo Fisichella (Ferrari) étaient de service pour le show « Moscow City Racing », toujours devant la grande foule, ce qui permet de mesurer la popularité grandissante de la F1 en Russie. Pas moins de 85.000 spectateurs ont été recensés dans les tribunes du nouveau circuit les 14 et 15 juillet, des dates à marquer d’une pierre blanche pour le développement de la compétition automobile russe.

Associé à Renault Sport dans la promotion de ces meetings, Red Bull proposait un test en F1 au pilote le mieux placé au classement provisoire à mi-saison. A condition toutefois qu’il ne soit pas lié à une autre écurie de F1, ce qui était le cas du leader Sam Bird, réserviste chez Mercedes. Dès lors, c’est le jeune Robin Frijns qui a eu les honneurs de la RB6 pour deux runs de démonstration samedi et dimanche. Des premiers pas qui en appellent d’autres pour l’espoir hollandais, révélation de la saison : à 20 ans à peine, celui qui fut champion d’Europe en Formule BMW (2010) puis champion d’Europe en FR 2.0 (devant un certain Carlos Sainz Jr, protégé de Red Bull, en 2012) impressionne cette année par sa vitesse et sa maturité en FR 3.5 dont il occupe la première place depuis sa victoire à Moscou.

Curieusement, Frijns n’est intégré à aucune filière et ne possède pas de structure de management ayant accès à la F1, sa carrière étant intégralement financée par son père, un riche industriel installé dans le nord de la Belgique depuis une vingtaine d’années. Gageons qu’avec le palmarès qu’il est en train de se bâtir, Robin devrait bientôt intéresser les décideurs des Grands Prix, peut-être à l’occasion des « Young Driver Days » d’Abou Dhabi en novembre. Sa victoire dans le championnat FR 3.5 lui vaudrait alors un test en bonne et due forme par Red Bull Racing. Et plus si affinités…

Réagir à cet article