Motor Racing – Formula One World Championship – Austrian Grand Prix – Qualifying Day – Spielberg, Austria

© XPB Images

ORANGE PEU PRESSÉE

Après avoir marqué des points lors des cinq premières manches, Fernando Alonso a échoué à glaner la moindre unité sur les trois derniers Grands Prix disputés (deux abandons et une dernière place).

Pour paraphraser Shakespeare, “il y a quelque chose de pourri au royaume” de Woking. La formulation est forte, mais à la hauteur de la réputation de l’équipe. Après avoir pointé du doigt les carences du V6 Honda pendant trois ans, McLaren affiche aujourd’hui une méforme qu’elle ne peut attribuer qu’à elle-même.

Le châssis MCL33 recèle un “loup” que les ingénieurs ne parviennent pas à débusquer (ni même à constater en soufflerie). Comme en 2014 face à des Force India et Williams elles aussi équipées du V6 Mercedes, McLaren est en 2018 l’écurie la moins performante parmi les trois teams propulsés par Renault. Les structures ont beau avoir été revues et des pointures recrutées (Peter Prodromou), les carences des châssis conçus à Woking, étrangement, demeurent. À l’instar de Williams, McLaren n’a plus gagné depuis 2012, les deux icônes britanniques ne cessant de reculer dans la hiérarchie – comme si leur modèle articulé autour d’une production en interne, à l’opposé de l’externalisation de Force India et de Haas, n’était plus adapté.

Or, les résultats sportifs – qui déterminent le “prize-money” distribué par la FOM – sont indispensables au fonctionnement de l’équipe, afin de compenser en partie la perte de l’aide financière jadis apportée par Honda. La déception des fans est à la mesure de leurs espoirs : si McLaren n’avait pas laissé entendre que son châssis était excellent entre 2015 et 2017, les attentes auraient sans doute été moins grandes, et les faux-pas (comme celui constaté au Paul-Ricard) plus facilement pardonnés. Reste que l’aveu d’impuissance des dirigeants (dont la sincérité est à souligner) inquiète quant à la capacité de réaction d’une équipe qui n’a inscrit que quatre points depuis l’évolution introduite en Espagne.

Réagir à cet article