Ferrari détient donc l’avantage après la première manche du Championnat du monde de Formule 1. Vettel voudra poursuivre sur sa lancée, mais devra supplanter Kimi Räikkönen, actuellement plus à l’aise que son lui au volant de la SF71H. Fort bien, mais Mercedes ne l’entend pas de cette oreille, et voudra rectifier sa bévue australienne. En particulier Valtteri Bottas, qui doit se ressaisir au plus vite…
LA PRESSION MONTE SUR LES ÉPAULES DE BOTTAS
On l’a dit dans ces colonnes, le circuit de Melbourne est peu représentatif. Il n’en demeure pas moins que l’avance affichée par Mercedes sur ses plus proches rivaux en Australie est monumentale : six dixièmes sur Ferrari et sept sur Red Bull. Dans ces conditions, on voit mal une autre monoplace que la Flèche d’argent briguer la victoire sans un coup de pouce du destin. L’an dernier, Vettel s’était imposé à la régulière, mais le rapport de forces n’est plus le même.
Dans cette hypothèse, et à condition que la W09 préserve les gommes les plus tendres, la victoire devrait se jouer entre les deux pilotes Mercedes (l’écurie a signé les cinq dernières pole positions sur ce tracé). Pour son centième départ au volant d’un bolide argenté, Lewis Hamilton voudra bien entendu récupérer une victoire qui lui était promise aux antipodes. Le Britannique dit craindre la vitesse de pointe des bolides écarlates, mais il y a sans doute un peu de bluff dans ses déclarations. Ayant flirté avec les limites en matière de températures moteur, son équipe a emmené dans ses bagages un capot moteur ouvert à son sommet, comme elle l’avait fait l’an passé (l’ouverture est plus courte sur la W09, interdiction des “ailerons de requin” oblige).
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Mais c’est surtout son équipier qui a désespérément besoin d’un succès, histoire de faire oublier sa piètre prestation à l’Albert Park (une sortie de piste en qualification qui ruina son week-end). S’il veut conserver un baquet convoité par tous les pilotes du paddock (en particulier Daniel Ricciardo et Esteban Ocon), Valtteri Bottas devra impérativement élever son niveau de jeu. Le jeune Français incarne l’avenir, alors que l’Australien associe la rapidité à un caractère facile à vivre, non politique, qui pourrait séduire les dirigeants de Mercedes.
L’an passé, dans les dunes de Bahreïn, le Finlandais avait été plus véloce que son équipier en qualification, signant sa première pole position avec vingt-trois millièmes d’avance sur Hamilton. Sa course ne fut pas du même acabit (en partie à cause d’une chute de pression de ses pneumatiques), puisqu’il termina la course au troisième rang, derrière Sebastian Vettel et son voisin de garage.
S’il ne veut pas que sa carrière à Brackley se transforme en mirage, Bottas doit mener la caravane des Flèches d’argent.