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INTÉGRATION

L’intérêt d’être une écurie d’usine, qui fabrique moteur et châssis, tient à la possibilité d’intégrer très étroitement l’un à l’autre, comme le fait par exemple Mercedes. Quels progrès avez-vous accompli en la matière ?

De manière générale, il s’agit de veiller à ce que les équipes châssis et moteur se parlent, et l’une des tâches de Bob Bell est de veiller à cette collaboration. Je dirais que nous sommes à 50 % de ce qui peut être réalisé en termes d’intégration moteur-châssis. Nous savons que nous pouvons faire davantage, mais il fallait mener de front plusieurs chantiers : la rénovation de l’usine à Enstone, la conception de la nouvelle voiture conformément aux nouvelles règles aérodynamiques, etc. Même si nous n’avons pas encore exploité tout le potentiel d’une intégration “usine”, nous avons adopté des solutions élégantes pour l’ERS, en particulier sur l’intégration de ses différents composants, mais aussi pour le refroidissement et la boîte à air. Nous n’avons pas retenu la voie séparant la turbine du compresseur : il s’agit d’un ensemble de choses qui, rassemblées, rendent ce moteur complètement nouveau. Le moteur de l’an passé était une évolution de la philosophie en place depuis 2014, et il était arrivé en bout de développement. Ce n’est pas un secret de vous dire qu’avec le transfert d’ingénieurs passant d’une équipe à l’autre, nous savons exactement où nous pouvons progresser.

Par ailleurs, et c’est peut-être en détail en apparence pour vous, nous avons décidé que certains fonction de direction devaient être partagées entre les deux sites. Concrètement, pour le châssis et le moteur, nous avons un seul directeur financier, un seul directeur des ressources humaines, un seul directeur de la communication et marketing, un seul directeur IT, etc. Nous sommes la seule écurie avec Ferrari à avoir regroupé ces fonctions, ce qui n’est pas le cas de Mercedes. Ainsi, en ce qui concerne les finances, une seule personne est responsable, avec moi, de la bonne exploitation des ressources groupées entre châssis et moteur. Il peut arriver que quand les fonctions sont séparées, chacun essaie de tirer la couverture à soi. Ce choix organisationnel est essentiel pour nous, dans la mesure où nous devons faire mieux avec moins, puisque nos ressources sont inférieures à celles des écuries auxquelles nous nous mesurons.

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Vous avez pu observer Nico Hülkenberg en action à Barcelone. Qu’a-t-il fait qui vous a conforté dans votre choix de le recruter ?

Nico apporte avec lui une grande confiance en lui et un jugement très précis. Il a des avis tranchés, clairs, sur la direction à suivre pour développer la voiture, et c’est ce que nous lui demandons. L’observer en action aidera Joylon [Palmer] à hausser son niveau de jeu, pas seulement en matière de pilotage (car nos deux pilotes sont compétitifs face au chrono, même si nous en sommes au début), mais à tous points de vue.

J’ai demandé à Nico de nous dire quand il lui semble que nous perdons de vue la simplicité et l’efficacité qu’un team comme Force India peut avoir. Je compte sur lui pour nous dire où nous pouvons simplifier, quand nous nous compliquons la vie.

Et puis, Nico vient chez nous avec une autre culture, celle de l’écurie avec laquelle il a longtemps travaillé, Force India, pour laquelle j’ai beaucoup de respect. Pour certains aspects, cette équipe est un modèle, même si nous ne pouvons pas suivre totalement le même chemin qu’elle. Elle vise le top 4, top 6, alors que nous visons le titre mondial. Nous ne pouvons donc pas faire exactement les mêmes choix qu’eux, mais j’ai demandé à Nico de nous dire quand il lui semble que nous perdons de vue la simplicité et l’efficacité qu’un team comme Force India peut avoir. Je compte sur lui pour nous dire où nous pouvons simplifier, quand nous nous compliquons la vie.

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