Récemment nommé team principal de Renault Sport F1, Frédéric Vasseur est capitaine du navire jaune dans les Grands Prix avec pour mission de rendre au Losange son lustre d’antan. Vaste programme duquel F1i a discuté à bâtons rompus avec le manager français à Spa.
Pourquoi cette désignation en tant que team principal, quelle différence avec votre précédent rôle de directeur de la compétition ?
Ce sont juste des mots qui changent un peu, davantage pour la compréhension extérieure que pour une évolution interne. Après quelques mois, nous avons pris, Cyril Abiteboul et moi, la mesure de la structure nécessaire et réparti nos efforts entre les sites d’Enstone, de Viry-Châtillon et le terrain des Grands Prix. D’où cette précision, mais qui ne change rien sur le fond, si ce n’est la répartition des tâches qui me recentre plus vers Viry entre les courses, tandis que Cyril assure la gestion d’Enstone et la bonne fluidité de la communication entre nous.
Le plus important cette année est de mettre en place une nouvelle plateforme, de se renforcer, de préparer l’avenir en déployant les moyens nécessaires.
Vous vivez une saison compliquée : vous attendiez-vous à ce que ce soit aussi dur ?
La décision de rachat de Lotus a été prise très tard, sa concrétisation n’a été confirmée qu’en décembre dernier, donc il n’y a pas de miracle. Ou plutôt si : ce fut un miracle d’avoir une voiture en piste lors des premiers tests à Barcelone. Avec le châssis Lotus 2015, qui n’avait pas évolué pendant la saison faute de ressources en développement, dessiné autour du moteur Mercedes, nous savions que ce serait difficile. On a adapté l’auto au groupe propulseur Renault et vogue la galère… Le plus important cette année est de mettre en place une nouvelle plateforme, de se renforcer, de préparer l’avenir en déployant les moyens nécessaires.
Red Bull revient joliment au premier plan avec votre moteur badgé TAG Heuer… La comparaison est-elle frustrante ?
Au contraire, elle donne aux motoristes de Viry la meilleure façon d’étalonner leur travail avec la concurrence. Pour ce qui concerne le châssis, nous pouvons très exactement mesurer nos progrès par rapport à la Red Bull RB12 qui est probablement la meilleure voiture en piste. Un point de repère pour garder les pieds sur terre, en quelque sorte, et un objectif à atteindre voire à dépasser dans l’avenir.