Comme le faisait remarquer Eric Boullier après la course, les Lotus E20 étaient sans doute les monoplaces les plus rapides en piste cet après-midi et, sur un autre circuit, elles auraient pu l’emporter. Mais le Hungaroring reste malheureusement le tourniquet qu’il a toujours été, malgré l’introduction du DRS et du KERS : la ligne droite est trop courte pour procurer suffisamment d’aspiration afin de faciliter les dépassements. Du coup, on n’a pas vu une manoeuvre de dépassement digne de ce nom tout au long de ce Grand Prix, transformé en procession même si l’intensité de la course a été permanente.

A défaut de se dépasser sur la piste, on a donc cogité dans les stands. Le départ puis les deux premiers virages ont été décisifs pour certains, comme Sebastian Vettel qui a perdu une place au profit de Button alors qu’il tentait de déborder Grosjean. La Red Bull était plus rapide que la concurrence, mais coincé dans le trafic le pilote allemand se lamentait à la radio en insistant pour un changement de stratégie. Le coup a été tenté avec trois arrêts, mais cela n’a pas porté ses fruits, au contraire même pour Mark Webber qui a perdu deux places dans l’aventure, permettant à Fernando Alonso d’augmenter son avance au championnat. Les Ferrari n’étaient pourtant pas dans le coup à Budapest, sauf que le champion espagnol a une nouvelle fois été arracher ce qui pouvait l’être, à savoir les précieux points de la cinquième place.

Pour battre Lewis Hamilton, seules les Lotus pouvaient espérer une dégradation des pneus de la McLaren. Elle ne s’est pas produite et Räikkönen comme Grosjean ont du se contenter des deux autres marches du podium, avec des langages corporels très différents : une grise mine de Kimi, dépité d’avoir loupé le coche, et celle réjouie de Romain, heureux de s’être bien battu. Le Français aurait pu se plaindre de la sortie des stands un peu virile de son équipier, mais rien de tout cela : Iceman a fait ce qu’il avait à faire, point barre. Les Lotus boys vont maintenant profiter du break en rêvant d’une victoire à Spa dans cinq semaines, avec la perspective de progresser encore dans la hiérarchie.

Coup de chapeau à Bruno Senna, qui partira aussi en vacances avec le sourire après avoir réalisé une belle course pour finir 7e au volant de la Williams, parmi les ténors du championnat. Il s’en est mieux sorti que son équipier Maldonado, à nouveau impliqué dans un incident lorsqu’il heurta la Force India de Paul di Resta, sans conséquence si ce n’est une pénalité pour le Vénézuélien. Derrière un Massa transparent, Nico Rosberg a pris le point de la 10ème place en précédant les deux Force India alors que Michael Schumacher a vécu un dimanche en enfer, depuis la grille de départ jusqu’à un abandon sans gloire. Mercedes a décidément des questions à se poser pour la seconde moitié du championnat. Les usines étant fermées pour deux semaines, la course au développement se poursuivra de plus belle par la suite pour aborder les Grands Prix de Belgique et d’Italie qui s’enchaîneront à la rentrée début septembre.

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