Ron Dennis vient donc de se retirer définitivement de McLaren Group, l’entreprise qu’il a contribué à faire fructifier dans des proportions gigantesques pendant 36 ans. On connaît le parcours exceptionnel du mécanicien devenu PDG, surtout depuis qu’il a repris les rênes de McLaren en 1980. Je vous propose de nous pencher sur la genèse de son histoire, dans les années 70 quand je l’ai bien connu…
Mon premier souvenir de Ron Dennis remonte à 1973. J’avais 18 ans à peine et je m’étais rendu à Hockenheim pour une course de Formule 2 en tant que journaliste débutant et supporter de Claude Bourgoignie, un pilote belge qui courait sur une GRD privée.
J’avais été frappé par la présentation impeccable du team Rondel qui alignait des Brabham aux couleurs Motul pour Tim Schenken et Bob Wollek. Cette équipe avait été fondée un an plus tôt par deux anciens mécaniciens de Brabham, Ron Dennis et Neil Trundle (Rondel).
Le Rondel Racing alignait des Brabham en F2 sous les couleurs du pétrolier Motul.
Ron avait en effet entamé sa carrière comme mécano en Formule 1 dès 1966 chez Cooper, puis avec Brabham entre 1968 et 1971.
Quand Ron Tauranac, l’associé de Jack Brabham, vendit le team à Bernie Ecclestone, Dennis et Trundle prirent leur liberté en tentant l’aventure. Ce furent “Project One” avec les Brabham F2, puis “Project Two” quand ils alignèrent leur propre monoplace, la Motul M1 dessinée par Ray Jessop.
Ron a d’abord été mécanicien en F1 chez Cooper puis Brabham avant de voler de ses propres ailes.
Fin 1973, la crise du pétrole entraîna le retrait du sponsor Motul. Dennis avait lancé le projet d’une F1, toujours conçue par l’ingénieur Jessop, mais il fut contraint de déposer le bilan.
Cette voiture qui devait s’appeler Rondel a finalement couru en 1974 sous le nom de Token (pour Tony Vlassopoulos et Ken Grob, les deux financiers qui avaient repris le projet), notamment aux mains du prometteur Tom Pryce, mais Ron Dennis ne fut pas impliqué.
La Token, pilotée par Tom Pryce en 1974, aurait pu s’appeler Rondel : la première F1 de Ron Dennis.